La ville de Bourges a adressé le 9 octobre un courrier à l'ARS pour alerter sur le manque de médecins au sein des urgences de l'hôpital. Faute de praticiens, des patients avaient dû être transférés la semaine dernière vers les urgences de Vierzon et de Saint-Amand-Montrond.
Dans la nuit du 7 au 8 octobre dernier, les urgences de Bourges ont dû se résoudre à acheminer les patients les plus gravement atteints vers d'autres services d'urgences du département. Les médecins n'étaient pas en nombre suffisant pour les prendre en charge. La pénurie a affecté également le SMUR (service mobile d'urgence et de réanimation) qui n'a pas pu se déplacer.
À Bourges, il existe aujourd'hui 25 postes d'urgentistes : or, deux tiers d'entre eux sont vacants, soit 17. "Sur la région Centre-Val-de-Loire, c'est 150 postes vacants", Florent Verstavel directeur adjoint de l'hôpital.
Cette situtation est "inacceptable" a fait valoir l'adjointe déléguée à la Santé Magali Bessard dans un courrier adressé à l'ARS (Agence régional de santé). D'autant que cette crise est récurrente. En mai 2018, la réserve sanitaire avait déjà été mobilisée pour soulager les urgences de l'hôpital de Bourges.
"Les urgences fonctionnent avec des soignants surmenés, grâce au renfort de médecins de ville, de militaires de la base d'Avord. Ces interventions qui devaient être occasionnelles sont devenues la norme. Celà fait des années que les urgences ne tiennent qu'à un fil" déplore l'élue de Bourges.
D'autant que depuis deux ans, la rémunération des médecins intérimaires, et notamment celle des urgentistes est plafonnée. Ce qui rend plus difficile leur recrutement. "Tout le système repose sur l'intérim. La solution consiste à embaucher " plaide Magali Bessard.
Les élus du conseil municipal de Bourges manifesteront devant l'hôpital vendredi 16 octobre pour réclamer un plan d'embauche au Ministère de la Santé. Ils sollicitent également le classement de l'aggomération de Bourges en zone prioritaire. Cette classification permet de faciliter l'installation de médecins de ville. Dont l'absence favorise l'engorgement des urgences.