Dans le quartier de l'Aéroport de Bourges, 200 logements collectifs risquent de s'effondrer. Annonce de la mairie le 4 janvier 2023 : tous les habitants vont être évacués, et relogés dans les prochaines semaines.
Bourges s'ajoute à la liste des villes qui voient des logements menacer de s'effondrer. Lille, Marseille, Ajaccio, Orléans, elles ont toutes comme point commun des immeubles effondrés, ou évacués. Dans la cité-jardin du quartier Aéroport de Bourges, le péril n'est pas immédiat, mais les habitations pourraient s'effondrer dans les trois prochaines années, alors il faut évacuer.
Destruction, reconstruction
En tout, 200 logements collectifs sont concernés, sur les 350 de ce quartier, et ils seront rasés. "Pour être reconstruits" rassure Emmanuel Riotte, Président du Val de Berry. Un quartier devenu un "village" que les locataires souhaitent retrouver, affirme l'élu. Au programme, au moins cinq ans de travaux, et plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Annonce, organisation
La mairie a donc annoncé la nouvelle, mercredi 4 janvier, en réunion publique. "Je savais que ce bâtiment-là n'allait pas durer, mais là ..." Un des habitants reste pantois face à l'annonce : "il faut déménager le plus rapidement possible, s'organiser." Ils seront tous relogés dans les prochaines semaines. Des diagnostics devront ensuite avoir lieu au mois de février, pour savoir exactement combien de logements seront détruits.
"Ça fait 49 ans que j'habite au même endroit, c'est fendu de haut en bas, c'est moisi, j'ai quand même l'eau qui passe à travers," s'esclaffe une autre locataire pendant la réunion, donnant à imaginer l'état des logements.
Structure et bailleur défaillants
C'est une étude du nouveau bailleur social qui a permis de découvrir l'ampleur du problème, dans ces logements vieux de 80 ans. En novembre 2022, la première alerte est lancée, et les inquiétudes avec. S'est alors posé la question d'évacuer, dans les 48 h. Une fois un risque immédiat écarté, c'est l'Etat qui a mandaté le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, pour des expertises plus fouillées.
"Ce sont des problème structurels" détaille Romain Mege, directeur diagnostic du CSTB . La structure porteuse, en métal, a été remplie par du béton : "Le métal se dilate, le béton ne se dilate pas". Résultat, des fissures, dans lesquelles l'eau s'est infiltrée, et détériore le tout. Ajoutez le manque d'entretien par l'ancien bailleur, et le couperet devait tomber.