DATAS. Non, le mois de juillet n'a pas été doux. Pas du tout. Donc la sécheresse continue

Le mois de juillet et le premier mois d'août n'ont, a priori, pas ressemblé à un été idéal du côté de l'ensoleillement. Pourtant, les nappes phréatiques sont toujours à un niveau très faible sur une bonne partie de la France, et notamment en Centre-Val de Loire. Pourquoi ? Parce que la terre vit au temps long, et que nous avons la mémoire courte.

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À part dans le Loiret, la situation semble s'aggraver. Partout en Centre-Val de Loire, pleuvent des limitations des usages de l'eau, décidées par les préfectures après consultation des niveaux des nappes phréatiques et de l'humidité des sols.

Résultat : la carte de la région s'est couverte de rouge en à peine deux mois, signifiant le passage en état de "crise" d'un bon nombre de bassins hydriques. Comme vous pouvez le constater sur la carte ci-dessous, qui compare les arrêtés préfectoraux à date du 14 juin (photo de gauche) et du 15 août (photo de droite).

Pourtant, n'a-t-on pas eu un été peu ensoleillé ? Un mois de juillet pluvieux, et une première moitié d'août frisquette ?

La mémoire rame

En réalité, si l'on regarde les températures moyennes relevées dans chaque préfecture de la région, le mois de juillet se situe à peu près dans la norme (quoique très légèrement supérieur) des mois de juin 1991 à 2020. La première moitié du mois d'août, elle, est aussi dans la norme, mais légèrement en dessous cette fois-ci.

Sauf que l'humain semble avoir "une très mauvaise mémoire climatique", affirme Olivier Renard, président de l'association Météo Centre :

Plein de gens considèrent maintenant qu'il faut qu'il fasse 35 degrés pour que ce soit l'été. Alors qu'à Orléans, les normales maximales en été sont vers 25.

Olivier Renard, président de l'association Météo Centre

Si bien que chaque effet du réchauffement climatique – la multiplication des vagues de chaleur en premier lieu – devient presque la norme l'année suivante dans l'inconscient collectif. D'autant plus après un été 2022 hors normes. D'autant que le mois de juin 2023 a été extrêmement chaud, avec des différentiels énormes par rapport à la norme dans presque toute la région (+ 2,9 degrés à Orléans et Châteauroux, + 3,5 à Tours). Forcément, "on a l'impression d'avoir une fraîcheur, toute relative, en juillet".

Reste que, si l'on regarde l'ensemble de la période estivale météorologique (du 1er juin au 31 août), "on aura un été largement au-dessus des normes", assure Olivier Renard. Surtout au regard des températures qui s'annoncent (au moins 30 degrés l'après-midi jusqu'à mardi 22 août en Centre-Val de Loire, à cause d'un dôme de chaleur).

Conclusion : non, l'été 2023 ne risque pas de rester dans les annales comme frais, ni même normal, en matière de chaleur.

Où va la pluie

Reste à regarder la pluviométrie pour expliquer le triste sort des nappes phréatiques. Là encore, "c'est bien mieux que l'année dernière", explique le prévisionniste, avec des mois de juin et juillet tournant autour des normes. Ainsi, en juillet 2023, il est tombé 56 mm de pluie à Tours, contre... 5 en juillet 2022.

Seulement voilà, il ne suffit pas d'un été normal pour réparer une situation catastrophique. L'été 2022 a considérablement asséché les sols, profonds et de surface, et la terre ne se répare pas d'un claquement de doigts. Pour retrouver une situation pré-2022, "il faudrait presque une année de césure, avec un hiver excédentaire en pluie, et derrière un été qui ne soit pas caniculaire". En somme, un été à peu près comme celui de 2023, et un hiver... bien plus pluvieux que le dernier.

Car les cumuls de précipitations de septembre à mars – la période de recharge habituelle des nappes – ne sont pas glorieux en Centre-Val de Loire pour l'hiver 2022-2023. La norme est dépassée à Blois, Bourges et Châteauroux, mais n'est pas atteinte à Chartres, Orléans et Tours. Après l'été 2022, il en aurait fallu bien plus pour renverser la vapeur.

De plus, "le mois de mars a été très humide, mais c'était presque déjà trop tard parce que la végétation avait repris et pompait déjà les sols", explique Olivier Renard. A contrario, le mois de février, où la pluie en abondance aurait été opportune, "a été très sec, il a plu 2 mm ce mois-là à Chartres".

Résultat, les nappes phréatiques ont à peine pu améliorer leur situation par rapport à la même date il y a un an. C'est ainsi que l'on se retrouve avec 72% des nappes sous leur niveau normal de saison en France. Niveau qui baisse dans 9 cas sur 10, selon le dernier point du bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), basé à Orléans, le 1er août.

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