Le premier opposant de Jean-Pierre Gorges dénonce le "mépris pour l’opposition, le clientélisme" du maire de Chartres et quitte le conseil municipal

Quentin Guillemain, conseiller municipal écologiste d'opposition à Chartres, a annoncé son départ et sa démission. Il fait le bilan de quatre années à l'ombre du maire Jean-Pierre Gorges, en fonction depuis 2001.

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Comment vivre et faire vivre l'opposition dand une ville où l'on est minoritaire depuis deux décennies ? Quentin Guillemain, conseiller municipal écologiste à Chartres, va faire ses adieux sans connaître la réponse. Dans un communiqué envoyé à la presse ce 16 juillet, l'élu a annoncé son départ et sa démission, "pour raisons personnelles" mais "le cœur lourd".

Ciao Quentin

Joint par France 3, l'ancien élu trace le portrait d'une commune fermement aux mains de son maire, l'ancien LR Jean-Pierre Gorges. Il décrit un "baron local" dont l'aura politique s'étendrait bien au-delà des frontières municipales. En 2022, l'absence d'accord à droite entre la candidate préférée par le maire et celui investi par LR avait offert sur un plateau la victoire au député sortant, Guillaume Kasbarian.

"On a un maire qui n'a jamais accepté que l'opposition joue son rôle, qui ne conçoit pas qu'on puisse être en désaccord avec lui", estime Quentin Guillemain. À l'heure du bilan, l'ancien opposant estime qu'avec le temps, son camp a progressé. "On est devenus la deuxième force politique à Chartres, les choses progressent", avance-t-il, espérant avoir fait avancer "des idées écologistes qui permettront à Chartres de mieux résister au changement climatique".

Des affaires politico-judiciaires toujours en cours

Arrivé à Chartres en 2018, élu en 2020, Quentin Guillemain évoque une ambiance lourde, et le sentiment de n'être "jamais vraiment entendu" par un maire "en place depuis vingt ans" et dont il déplore les "injures". Notamment, pour des insultes dont il aurait été la cible après un conseil municipal houleux, le 17 septembre 2020, Quentin Guillemain avait porté plainte contre le maire, dont le tribunal administratif avait levé la protection fonctionnelle.

Condamné en première instance après cette plainte le 29 janvier 2021, Jean-Pierre Gorges avait vu les poursuites contre lui annulées en appel le 31 mai 2022.

Autre exemple de cette ambiance difficile, l'ancien opposant cite le fiasco du festival du film muet en 2023, "dont les subventions ont été votée sans aucune garantie du sérieux professionnel des organisateurs".

De ces quatre années, restent donc aussi des "déceptions", notamment l'échec à "s'opposer à un certain nombre de projets délirants, comme le Colisée, à la place desquels on aurait pu développer l'accès aux infrastructures sportives et à la culture dans les quartiers".

"Nous aurons une liste en 2026"

Son bilan est également judiciaire, puisqu'il vient d'être blanchi d'une plainte en diffamation portée par le maire de Chartres, et doit être entendu en juillet 2025 pour une seconde plainte en rapport avec les révélations de France 3. La chaîne est également poursuivie en diffamation par Jean-Pierre Gorges, notamment après l'enquête sur le marché public de la maçonnerie Janneau, accordé à une société détenue en partie par le gendre du maire. Le maire est également mis en examen pour abus d'autorité dans un autre dossier immobilier.

Enfin, Quentin Guillemain a aussi un rôle central dans l'affaire du lait contaminé aux salmonelles, comme le rappelle l'Echo républicain.

Alors, dans quelle direction la métropole chartraine va-t-elle évoluer ? "Nous aurons une liste aux élections municipales 2026 où nous ferons un meilleur score", assure Quentin Guillemain.

Quant à lui, son départ de la ville est prévu pour le mois de septembre 2024. Sollicitée par France 3, la mairie de Chartres n'a, pour l'heure, pas donné suite à nos demandes de complément.

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