Accusé de harcèlement moral, Olivier Conte est élu maire de Saint-Pierre-des-Corps

Unique candidat de la majorité, Olivier Conte succède à Emmanuel François, le maire démissionnaire. Lors du vote, l'ombre de Stéfanie Piot, l'ancienne directrice de cabinet planait. Elle accuse le nouveau maire de harcèlement moral ainsi que sa première adjointe.

Il était le seul candidat en lice. L'élection d'Olivier Conte (divers droite) est une formalité avec 19 voix obtenues sur 30 lors du conseil municipal extraordinaire du 18 septembre. Propulsé premier adjoint en octobre 2022, cet expert automobile de 49 ans est entré en politique seulement en 2020. Il succède à Emmanuel François dont la démission a été validée par le préfet d'Indre-et-Loire, le 6 septembre dernier. L'ancien édile reste dans la majorité en tant que conseiller municipal.

Olivier Conte aura 18 mois pour imprimer sa marque avant les prochaines élections. Il entend changer de méthode et il espère avec les oppositions "une fin de mandat apaisée, un travail dans la transparence et le dialogue. Il y aura des divergences politiques mais aussi des points de convergence pour faire avancer notre ville". 

Un mandat marqué par des accusations de harcèlement moral

Durant le scrutin à bulletin secret, l'ombre de Stéfanie Piot planait. Dans une lettre ouverte adressée au préfet, aux élus du département et à la presse, l'ancienne directrice de cabinet accuse Olivier Conte et la nouvelle première adjointe, Eloïse Drapeau de harcèlement moral : "Depuis octobre 2022, j’ai été victime d’attaques et remarques dénigrantes répétées, de propos méprisants, d’une remise en cause systématique de mon poste de directrice de cabinet et d’une obstruction permanente à l’exercice de mes fonctions".

Elle était le bras droit du maire, Emmanuel François. S'il n’a pas participé directement au harcèlement, son ancienne collaboratrice lui reproche son inaction :" il avait la possibilité d'intervenir en tant que maire. Il craignait la démission de ses adjoints et le démantèlement de sa majorité et donc de son mandat".

Lors du dépouillement pour élire le nouveau maire, Stéfanie Piot a récolté quatre voix. Une façon pour l'opposition d'évoquer cette affaire qui pèse sur la légitimité de la majorité municipale. "Les accusations de harcèlement moral ne sont pas à prendre à la légère", ont déclaré les groupes d'opposition dans un texte commun avant le scrutin.

Une fin de mandat chaotique avec une équipe divisée sans projet cohérent

Déclaration commune de l'opposition

Les conseillers d'opposition n'ont pas présenté de candidat car le scrutin était plié d'avance avec une opposition de 11 personnes sur 33 conseillers. Ils ont dressé le bilan des quatre premières années du mandat et les dossiers au point mort. Avant le scrutin, les oppositions ont demandé la démission de la majorité afin de procéder à une élection anticipée en pointant une "fin de mandat chaotique avec une équipe divisée sans projet cohérent". 

Pour Olivier Conte, pas question de démissionner : "l'équipe est unie, soudée". Il n'a pas souhaité commenter les accusations de l'ancienne directrice de cabinet. Il a simplement rappelé "le respect des institutions tout comme celui de la présomption d'innocence".

Stéfanie Piot compte déposer des recours devant la justice pénale et la justice administrative. L'affaire risque bien de troubler la fin du mandat du nouveau maire et de sa majorité.