Après 3 mois de pluie, aura-t-on des asperges cette année ?

L'hiver 2023-2024 a été largement excédentaire en pluie sur toute la région. De quoi interroger la récolte de l'asperge, qui commence en ce moment, le légume préférant des conditions bien ensoleillées. En Centre-Val de Loire, quatrième région productrice d'asperges en France, les choses se présentent bien.

Ce n'est un scoop pour personne : cet hiver a été pluvieux en Centre-Val de Loire. Bonne nouvelle pour les nappes phréatiques, épuisées par un hiver 2022-2023 sec et une sécheresse estivale intense. Moins bonne nouvelle pour les asperges, qui gouttent assez peu à un excès d'humidité.

Pour résumer : "Les asperges aiment la douche, mais pas le bain." Dixit Denis Raineau, exploitant de quatre hectares en Indre-et-Loire. Et, cette année, c'était plutôt le bain, voire la piscine olympique. "Si on a un excès d'eau sur des parcelles en pente ou en fond de vallée, ça peut abîmer l'asperge, la nécroser un peu, on pourrait avoir des pourritures", craint-il, lui qui est aussi président de l'association "Asperges du pays de Richelieu", qui regroupe une quinzaine d'exploitants.

D'autant que travailler une terre humide est plus que risqué pour les fragiles asperges. "Dans des terres sableuses comme les Landes ou la Sologne, ça va, mais dans le Richelais, ça peut donner du béton, et ça casse les asperges au moment de la récolte."

Cultiver des asperges dans du béton

Pour contrer ces excès d'humidité, les agriculteurs bâchent leurs aspergeraies, juste après la traditionnelle étape du buttage. Au mois de mars, ils forment une butte au-dessus des plants d'asperge pour les forcer à pousser un peu plus pour atteindre le soleil. Et, pour pouvoir butter, "il ne faut pas que la terre soit gorgée d'eau". Et bâcher sur un sol humide, c'est risque que "des mouches viennent pondre".

Sauf que, ce mois de mars 2024, "il a tellement plu que ça a été très compliqué de trouver un moment pour buter et bâcher", assure Katy Amelot, exploitante sur un hectare à Tigy, dans le Loiret. Son mari, Jérémy, explique n'avoir eu que "trois jours" pour butter et bâcher, en "travaillant jour et nuit".

Un soir, on a fini de bâcher à 1 heure du matin, et il a plu directement après.

Jérémy Amelot, exploitant à Tigy

Autant dire que, "pour certains pas loin de chez nous, il n'y a pas encore d'asperges, ça a été très compliqué pour eux". Les Amelot, eux, s'en sortent bien. Un peu trop même. "D'habitude, on commence à récolter le 10 avril, là c'était le 26 mars..." La faute à une douceur hivernale, qui a "empêché l'asperge de se reposer, on a eu qu'une semaine de températures négatives".

Il y aura bien des asperges

Le constat est sans appel. À cause du réchauffement climatique, "on récolte de plus en plus tôt au fil des années... Bientôt, il va falloir décaler les dates de la foire aux asperges", soutient Katy Amelot. Cette année, la foire de Tigy aura lieu les 18 et 19 mai.

Pour Katy et Jérémy Amelot, la récolte devrait être bonne. Pour Denis Raineau, en Indre-et-Loire, pareil. "On doit encore passer les saints de glace, mais si on n'a pas de nuisance niveau températures, on n'aura pas de problème de production", estime-t-il. Pas d'inquiétude, donc, il y aura bien des asperges du Centre-Val de Loire sur les assiettes printanières.

Du Loiret à la Touraine en passant par la Sologne, le Centre-Val de Loire est la quatrième région productrice d'asperges en France, avec entre 500 et 600 tonnes produites annuellement.

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