Fin des vendanges dans l'appellation Chinon pour un millésime très prometteur

Entre l'épisode de gel tardif, les maladies de la vigne et le manque d'ensoleillement, 2021 aura été une année noire pour la viticulture française. Mais peut-être pas dans toutes les appellations : pour les vignerons de l'AOC Chinon, la quantité et la qualité sont bien au rendez-vous.

À la tête du Syndicat des vins de Chinon depuis juin 2020, Fabrice Gasnier affiche un grand sourire en cette période de fin des vendanges. L'AOC n'a semble-t-il pas souffert d'une année difficile, à bien des égards, pour les viticulteurs. Et le Chinon 2021 promet d'être un excellent cru :

"À Chinon, nous avons été vraiment préservés par rapport à d'autres appellations qui, elles, ont beaucoup perdu. Le gel ou la grêle n'ont pas fait trop de dégats, mais il faut dire que, depuis plusieurs années, nos vignerons ont su investir dans la lutte contre le gel. Aujourd'hui, un tiers des surfaces à risques est couvert par des protections. Et puis Chinon a aussi la chance de bénéficier, en moyenne, du climat le plus chaud de Touraine, dans une année comme celle-ci, ça compte!"

Le travail ne s'est pas fait tout seul pour autant, loin de là... Viticulteur de quatrième génération à Cravant-les-Côteaux, dans un domaine entièrement bio (depuis 20 ans!), Fabrice Gasnier en sait quelque chose :

"La médiocrité du temps entre mai et juillet nous donné beaucoup de travail. Le vignoble de Chinon est fortement engagé dans l'agriculture biologique, 40% des surfaces et d'autres en conversion. Ce mode cultural nécessite une grande présence des vignerons dans les parcelles. Mais les quelques poussées de maladies au printemps ont été bien maîtrisées."

Installé, lui, à Saint-Germain sur Vienne, l'une des huit communes entrées dans l'appellation en 2016, sur un domaine en conversion bio depuis 2019, Sébastien du Petit Thouars ne peut qu'approuver :

"Franchement, à Chinon, on a fait du bon boulot sur une année compliquée. On s'est retroussé les manches pour s'en sortir, malgré le gel, malgré le mildiou, malgré le cycle végétatif interrompu. C'était loin d'être évident mais tout le monde a très bien travaillé et aujourd'hui c'est du soulagement et de la satisfaction."

Chinon, l'appellation "bénie des dieux"

"La météo nous a obligé à être patient pour vendanger et attendre une bonne maturité des raisins, reprend le président du Syndicat. On s'était habitué à des récoltes précoces depuis quelques millésimes, mais cette année nous avons vendangé normalement, fin septembre début octobre. Par chance, le 6 octobre, nous avons changé de lune et nous sommes passés d'un climat océanique à un climat plutôt continental. Il a suffi de quelques jours de vent d'Est pour concentrer et accélérer la maturité. Un raisin de cabernet franc à maturité, nous partons sur des saveurs croquantes, framboises, violettes, fruits rouges et fruits noirs...Le Chinon 2021 est béni des dieux!"

Même optimisme pour le vigneron de Saint-Germain :

"On a fini de vendanger le 19 octobre, donc c'est un peu tôt pour le dire, mais la tonalité est satisfaisante, oui. On va sans doute en tirer quelque chose de très plaisant, de ligérien, de frais."

La qualité est donc bien au rendez-vous, ainsi que la quantité, même si l'on ne dispose pas encore de données précises :

"En 2020, on a produit 110 000 hectolitres sur les trois couleurs, rouge, blanc et rosé. On n'a pas encore les chiffres pour 2021, mais on devrait être sur des rendements de 40 à 42 hectolitres/hectare. Ce qui est très bien, nous pourrons garder nos parts de marché et développer notre réseau commercial", conclut le président du Syndicat des vins de Chinon.

 

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