De la France aux États-Unis, Jacques Halbert est un artiste reconnu pour le fruit de son travail. Les cerises prennent vie sous son pinceau et la dextérité de ses doigts. Un plaisir sans cesse renouvelé sous forme de gourmandises à croquer.
Dans la collection Atelier 205, à voir en intégralité sur France.tv, consacrée aux artistes et à leur territoire, l'habillage graphique du film de Philippe Gasnier nous invite à retenir le numéro 37, département de l'Indre et Loire où réside Jacques Halbert.
Une addition de numéros de département sous forme de puzzle virtuel qui décode le nom de cette collection et esquisse au fil de ces portraits, la richesse artistique de notre Région Centre-Val de Loire. Huit artistes, huit univers dont la renommée traverse les frontières de l'hexagone.
Il était une fois, une cerise...
Jacques Halbert est né à Bourgueil, village de Touraine entouré de vignes gorgées de grappes de raisin, pourtant, ce ne sont ni les grains mauves, ni la couleur lie-de-vin qu'il peint inlassablement. Il grandit à Monstoreau, tout près du village de Candes-Saint-Martin où il a posé ses valises et ressorti ses pinceaux depuis 2001.
Après des études à l'école des beaux-arts de Bourges, il crée ses toutes premières cerises sur une palissade, sans imaginer sans doute, l'impact de cette performance sur les années à venir. Comme les cailloux du Petit Poucet, les cerises de Jacques Halbert marquent son chemin et aucun autre fruit croqué n'a réussi à détrôner celle que les Américains appellent Cherry.
Artiste et cuisinier, pour son tout premier vernissage à Paris, il confectionne des tartelettes en public en blouse et toque blanche. Jacques Halbert se rend très régulièrement dans les expositions et côtoie des artistes comme Ben Vautier, André Cadere, Raymond Hains, Catherine et Jacques Pineau.
Sa recette : Un gâteau pour l'achat d'une petite toile cerise et vice-versa, fonctionne à merveille. À l’instar des ouvreuses de cinéma de l'époque, il attire les gourmets et gourmands des salles d'exposition en proposant ses créations dans une cagette en bois décorée par une petite banderole bleutée parsemée de cerises.
En 1976, il est invité par Henri Jobbé-Duval à la Foire Internationale d'Art Contemporain parisienne organisée pour la première fois au Grand Palais qui lui demande de réfléchir à une nouvelle performance pour fêter l'évènement.
Une expérience enrichissante qui ne prend pas fin à la clôture de la FIAC puisqu'il décide de continuer l'aventure, de vernissage en vernissage. Il ajoute une structure pour accrocher ses tableaux.et transforme ainsi son triporteur en galerie ambulante. Un convoi exceptionnel qui s'intègre parfaitement dans l'univers artistique qu'il côtoie et qui représente sa marque de fabrique.
Le pari de l'Amérique
Pendant près de 25 ans, Jacques Halbert vit aux Etats-Unis, à New York, à Miami et à Los Angeles.
Il organise de nombreuses expositions dans son Art Cafe dans le East village et dans sa Magnifik Gallery à Williamsbourg à New-York.
Une tranche de vie au goût de fruits de la passion et pourtant le pari n'était pas gagné d'avance !
En 2001, il revient en France, dans sa Touraine natale et s'installe à Candes Saint Martin, à quelques vols d'oiseaux de son village d'enfance, Montsoreau.
La surprise est grande et l'émotion aussi quand on lui propose d'exposer dans le château où il recevait ses prix à la fin de l'année scolaire. Un château devenu musée d'art contemporain où la cerise se fait reine des lieux pour le plaisir des yeux.
Naissance d'une cerise
Sa toute première cerise, peinte sur du bleu martin-pêcheur reste pour lui la plus belle. Les supports et les couleurs se sont diversifiés au fil du temps : autocollants, toiles souples en grand format, miroir, cerises sur feuilles d'or, monochromes, laques, en rouge, en noir...Un fond réinventé pour sortir du cadre dans cet espace de liberté.
"C'est vraiment un moment de méditation"
Jacques Halbert
Des gestes maintes fois répétés et malgré tout uniques à chaque fois. Un nouveau pas de deux pour s'adapter au support parfois récalcitrant, pour trouver la taille adéquate. Une mise au point avant de reproduire les neuf étapes indispensables pour donner naissance au fruit chéri par l'artiste : La cerise.
'"L'orientation des queues est vraiment importante, c'est ce qui fait danser tout l'ensemble"
Jacques Halbert
Jacques Halbert est un artiste généreux qui n'hésite pas à partager sa recette sous forme de tableau ou d'écrits. Si la théorie est acquise, il suffit de passer à la pratique avec persévérance et patience, pour peindre votre première cerise.
Un film de Philippe Gasnier et Olivier Daunizeau de la collection "Atelier 205", initiée et dirigée par Christophe Camoirano et Philippe Gasnier en collaboration avec Oliver Daunizeau. Produit par Girelle Production et Bip TV, avec la participation de CNC, DRAC Centre et la Région Centre Val de Loire.
► La collection Atelier 205 est à voir en intégralité sur France.tv