VIDEO. "C'est dramatique" : Le mildiou touche dangereusement les vignes de Chinon

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Clothilde Pain inspecte ses vignes régulièrement pour repérer une éventuelle attaque du mildiou.
Après le gel tardif en 2021 et la grêle en 2022, c'est un nouveau coup dur qui frappe le vignoble chinonais en Indre et Loire : le mildiou. Le syndicat des vins de Chinon estime à 30% les pertes engendrées par ce champignon dévastateur. Reportage dans les vignes du Chinonais avec Marine Rondonnier et Léa Prunier. ©Marine Rondonnier et Léa Prunier, France 3 Cvdl

Après le gel tardif en 2021 et la grêle en 2022, c'est un nouveau coup dur qui frappe le vignoble Chinonais en Indre et Loire : le mildiou. Le syndicat des vins de Chinon estime à 30% les pertes engendrées par la maladie.

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Dans ses vignes, Fabien Demois est inquiet : "Il ne va bientôt plus rester beaucoup de graines vertes sur ces grappes". Le mildiou attaque les vignes du Chinonais. Les feuilles des vignes prennent une couleur marron, les grappes aussi.

Nouvel aléa à prendre en compte

Cette maladie est connue des viticulteurs, mais surtout dans le Sud-Ouest habituellement. Dans la région Centre-Val de Loire, il va aussi falloir s'y préparer. Sur les raisins touchés "aucun jus ne sortira", affirme Clothilde Pain, vigneronne à Panzoult et vice-présidente de l'AOC Chinon.

À cause du changement climatique, la région est davantage exposée à des températures supérieures à 25 degrés. Le seuil à partir duquel le mildiou aime particulièrement se développer.

Le climat propice à la maladie

Le printemps anormalement chaud et humide, conjugué aux orages et pluies diluviennes de juin, ont transformé les cultures en terrain de jeu pour la maladie. "On peut le dire, c'est un climat tropical" insiste Clothilde Pain, "même les anciens n'ont jamais vu ça".

En 15 ans, Fabien n'a d'ailleurs jamais constaté autant de dégâts. Sur ses 30 hectares d'exploitation, à Tavant, 20% des grappes sont touchées. Sur une plus petite partie, c'est pire puisque quatre de ces hectares sont dévorés à 80%.

Une année difficile de plus

"Ça va faire une année avec des rendements moyens", et c'est le cas depuis dix ans. Les aléas se sont accumulés. Gel tardif en 2021, grêle en 2022, à chaque année sa croix. Résultat : "Nos équilibres financiers en pâtissent énormément. On a du mal à se payer", regrette-t-il.

Pour Clothilde Pain, à Panzoult, le constat est le même. C'est le visage inquiet qu'elle parcourt les allées de ses vignes pour inspecter les feuilles et grappes une par une. "Sur les jeunes feuilles, on voit des différences de couleur, avec du vert clair. Ça, c'est le champignon qui a agi" détaille-t-elle.

Stratégie de lutte établie

En retournant la feuille, cette viticultrice depuis onze ans peut constater si un duvet blanc est présent. Ce qui voudrait dire que la maladie, active, pourrait encore se propager à d'autres feuilles.

Il faut alors protéger les "jeunes feuilles" tout en essayant de limiter les dégâts sur les plus anciennes : "de façon à ce qu’il n'y ait pas de souci pour la photosynthèse et que l'on puisse emmener les raisins à maturité".

Le syndicat des vins de Chinon estime à 30% les pertes engendrées par ce champignon dévastateur.  Mais "la pression est encore présente" affirme Clothilde Pain. "C'est dramatique" poursuit-elle, puisque cette estimation est une moyenne. Dans certains vignobles, souvent les plus petits, plus des trois quarts des grappes sont touchées.

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