Il avait pourtant annoncé son retrait de la vie politique. L'ancien maire de la commune d'Indre-et-Loire, la Riche située près de Tours, Wilfried Schwartz, a annoncé aux habitants qu'il était à nouveau candidat après la démission en bloc du conseil municipal au lendemain de la fin de sa condamnation.
Condamné à six mois d'inéligibilité et 3 000 euros d'amende après sa condamnation par la Cour d'Appel d'Orléans pour une gifle adressée à son ancien directeur de cabinet à la présidence de la métropole, Wilfried Schwartz n'aura pas tardé pour tenter de faire son retour dans l'arène. A-t-il d'ailleurs été un jour à l'écart de la vie politique ces six derniers mois ?
Beaucoup d'observateurs de la vie politique locale l'ont aperçu à de nombreuses reprises ces derniers mois en mairie alors qu'il purgeait sa peine. Et pourtant, le 11 janvier dernier sur notre antenne, il avait déclaré qu'il quitterait définitivement toutes fonctions politiques, prenant acte de la condamnation.
Un retour préparé ?
L'annonce a été faite aux principaux intéressés, les Larichois et Larichoises dans leur boîte aux lettres ce vendredi 21 juillet, au lendemain donc du terme de sa condamnation.
Je me dois d'être à vos côtés et de poursuivre le mandat pour lequel vous m'avez élu.
Wilfried Schwartz
Une candidature rendue officielle suite à la démission du conseil municipal de La Riche. Tout semblait donc être orchestré et préparé depuis de longs mois, comme en témoigne un tract diffusé début juillet par le maire actuel, Filipe Ferreira-Pousos qui annonçait très clairement le retour prochain de l'ancien président de la métropole. Sans équivoque, Filipe Ferreira-Pousos l'avait confirmé à nos confrères de France Bleu le 6 juillet dernier : "Je souhaite que Monsieur Schwartz puisse reprendre la main à l'issue de sa peine. J'ai pris pour moi d'assurer cette transition. Cela me paraît assez normal que ce soit lui qui puisse continuer de mettre en œuvre ce projet qui a fait largement la majorité au sein de la population".
Un "hold-up démocratique" pour Sébastien Clément
Mais l'opposition, emmenée par Sébastien Clément et Armelle Audin, s'insurge contre le timing : "La démission est intervenue fin juin, un soir d’émeutes, c'est inadmissible", précise l'élue d'EELV avant de préciser : "La condamnation a été bien axée sur la maltraitance des agents que ce soit à la métropole ou à La Riche et donc je trouve que ces personnes condamnées ne devraient pas pouvoir revenir. Les Larichois méritent une ville apaisée, de bonnes relations, de la bienveillance."
Pour Sébastien Clément, "c'est un hold-up démocratique". "En plein été, nous n'aurons pas le temps de faire une campagne digne et saine". Pas surpris par ce stratagème, il ajourte calmement "Il y a une éthique et une morale : contraindre les gens à démissionner pour orchestrer son propre retour suite à une condamnation pour management autoritaire et maltraitant, c'est très grave. Tout homme politque qui s'engage comme cela va dans le mur."
Elections en septembre ?
Quand auront donc lieu les prochaines élections ? Normalement, elles doivent intervenir dans les trois mois suivant la démission du conseil municipal à partir du moment où les démissions sont enregistrées à la préfecture. Contactée ce vendredi 21 juillet au matin, la préfecture annonçait "ne vouloir faire aucun commentaire à ce sujet ce jour". Il faut dire que le tract distribué début juillet aux habitants de La Riche et l'officialisation de sa candidature ce vendredi 21 juillet appellent quelques interrogations. Wilfried Schwartz n'a t-il pas commencé une pré-campagne officieuse.
Selon certains, les élections pourraient intervenir début septembre avant les élections sénatoriales. Pour qu'il y ait des grands électeurs habilités à voter pour les représentants de la chambre haute.