Depuis 5 heures du matin ce 19 décembre, 180 salariés du laboratoire pharmaceutique Récipharm de Monts, dans l'Indre-et-Loire sont en grève. Ils souhaitent faire pression sur la direction pour éviter la suppression d'une ligne de production.
Ils ne comptent pas relâcher la pression. Une vingtaine de salariés du laboratoire Récipharm de Monts (Indre-et-Loire) bloquent les trois entrées de leur usine depuis 5 heures du matin, ce 19 décembre. Si les non-grévistes peuvent rejoindre leur poste à pied, aucun camion de livraison ne peut entrer ou sortir du site.
Sur les 227 salariés que compte le labo, 180 d'entre eux ont voté la grève et se relaieront toute la journée pour montrer leur mécontentement. "On va se battre ! Derrière nos emplois, il y a des familles, des couples, et des gens qui ont toute une vie ici", raconte Christelle Briffault, qui fait grève "pour la première fois".
La revendication est claire : trouver un repreneur pour empêcher coûte que coûte la fermeture. "On souhaite obtenir le soutien total de notre groupe [Recipharm ndlr] et la promesse de trouver un repreneur même si cela doit prendre un an ou deux ans", ajoute Serge Aumont, représentant syndical Force ouvrière des salariés.
L'annonce de la suppression de plus de 200 postes, en novembre dernier, a créé la colère. Il faut dire que le site pharmaceutique a connu un essor fulgurant pendant l'épidémie de Covid. L'entreprise étant l'une des rares dans l'Hexagone à savoir maîtriser le remplissage des fioles de produits et notamment du vaccin Moderna. Entre 2021 et 2022, le site Récipharm a produit près de 70 millions de doses. Mais, depuis, la demande n'a cessé de décroître.
Des difficultés que les salariés mettent aussi sur le compte de la stratégie de l'entreprise : "Le groupe a souhaité créer un site expérimental, ils se sont trompés, c'est à eux d'assumer", pointe Serge Aumont qui assure rester confiant. "On doit miser sur l'avenir. Nous avons un savoir-faire et un savoir-être, ce sont les salariés qui apportent la plus-value à l'entreprise".
Pour l'heure, des négociations seraient en cours entre deux potentiels repreneurs et Récipharm. "Mais on ne sent pas le groupe pharmaceutique hyper dynamique", s'inquiète le délégué syndical.
De son côté, la communication de Recipharm a fait savoir, par SMS, que "la direction regrette le mouvement de protestation", mettant en avant "un accord portant sur des primes individuelles et une augmentation salariale, signée la semaine dernière avec les représentants du personnel".