Le palais de justice de Tours a été le théâtre du procès des époux Münsch-Masset ce 8 février. L'ancien directeur de l'Apajh et la conseillère régionale étaient respectivement accusés d'abus de confiance et de recel.
Un procès très attendu s'est tenu ce 8 février au palais de justice de Tours. Cathy-Münsch-Masset, ancienne première adjointe et toujours conseillère municipale de Tours et conseillère régionale PS, comparaissait avec son époux, Guillaume Masset.
350 000 euros détournés en deux ans
Ce dernier, a rappelé la présidente, était "prévenu d'abus de confiance" au préjudice de l'association Apajh 37, qui vient en aide aux jeunes handicapés, "en détournant 24 chèques et en les encaissant pour un montant total de 350.600,47 €". Cathy Münsch-Masset, elle, était "prévenue de recel de bien provenant d'un délit".
En effet, entre 2018 et 2020, des montants allant de 2248 euros à 63 110 euros ont transité depuis les comptes de l'Apajh vers ceux de Guillaume Masset et des comptes joints du couple. Ces sommes importantes ont été utilisées pour financer le train de vie du couple et apurer des dettes, notamment liées à la liquidation de l'entreprise de Guillaume Masset.
L'ancien directeur de l'Apajh a reconnu les faits, présentant ses "excuses" et exprimant sa "honte", tout en maintenant qu'il avait maintenu son épouse dans l'ignorance.
Ce que j'ai fait m'inspire du dégoût et de la honte, je ne comprend pas pourquoi toutes mes barrières morales ont cédé.
Guillaume Masset, ancien directeur de l'Apajh 37
Une affaire politique
La question de savoir si Cathy Münsch-Masset avait, ou non, connaissance de ces malversations alors qu'elle tenait plusieurs mandats électifs donnait toute sa dimension politique à ce procès. La conseillère régionale a maintenu sa version des faits, affirmant qu'elle n'avait eu aucune conscience de ces mouvements de fonds. "J'ai découvert un océan de mensonges", a-t-elle déclaré. "Je ne consultais jamais mon compte bancaire. J'ai eu tort."
Cette défense n'a toutefois guère convaincu le ministère public. Le vice-procureur Pierre Gérard a mentionné d'importants projets et dépenses entreprises par le couple depuis 2018, et exclus l'hypothèse d'une "double vie" savamment cachée par Guillaume Masset.
En définitive, il a donc requis trois ans de prison dont un an et demi avec sursis contre Guillaume Masset, avec 5 ans de privation des droits civiques et interdiction d'exercer une fonction publique et de diriger une société ou une association. Contre Cathy Münsch-Masset, le parquet a requis 18 mois de prison avec sursis, une peine d'inéligibilité non chiffrée et la confiscation de la maison du couple, d'une valeur de 350 000 euros.
En première instance, le 8 mars 2022, Guillaume Masset a été condamné à 18 mois de prison ferme et Cathy Münsch-Masset à 18 mois avec sursis. Lors du procès en appel de Cathy Münsch-Masset, cette dernière a finalement été relaxée, le 15 novembre de la même année.