Depuis le 8 mars, la municipalité de Tours organise une exposition pour mettre en avant 45 femmes remarquables dont les noms ont été ou vont être donnés à des rues de la ville.
C'est une inégalité qui peine à être corrigée. En France, 94 % des rues portent le nom d'un homme. Une sous-représentation dénoncée dans un bon nombre de municipalités de l'hexagone. À Tours, la mairie s'est attaquée au sujet en 2022 en organisant une consultation citoyenne pour féminiser les noms de rue de la ville.
Deux ans plus tard, elle organise une exposition pour mettre en lumière 45 femmes remarquables, dont les noms ont été, ou vont être, attribués à des rues. "On veut construire un modèle d'identification pour les jeunes filles et les jeunes garçons et donner de la visibilité aux femmes qui ont fait l'Histoire", explique Élise Pereira Nunes, adjointe à la mairie de Tours déléguée à l’égalité des genres et à la lutte contre les discriminations. "L'idée, c'est que les habitants se demandent, quand ils s'installent dans un quartier, qui sont ces personnes".
Des figures locales et internationales
Parmi les femmes honorées, l'exposition présente des figures internationales, nationales et locales. De Simone Veil à Agatha Christie, en passant par des personnalités comme Helena Fournier, résistante d'Indre-et-Loire, déportée et survivante d'Auschwitz, ou encore Françoise Maral, militante associative du quartier des Fontaines de Tours.
L'exposition offre également une tribune à des femmes moins connues du grand public, mais dont les réalisations ont marqué leur temps ou leur pays. Alice Guy, première réalisatrice de film en 1896, Emmy Noether, mathématicienne allemande ayant élaboré un très célèbre théorème sur la symétrie, ou encore la danseuse américaine Isadora Duncan ont ainsi leur place au sein de l'exposition.
Changer le nom d'une rue ? Pas si simple
Avec 96 % des rues portant encore un nom masculin, le travail reste entier à Tours. "Nous allons engager une deuxième concertation d'ici la fin de l'année 2024 ou le début d'année 2025 et nous espérons avoir encore plus de contributions", explique Élise Pereira Nunes.
Pour autant, changer le nom d'une rue n'est pas qu'une simple formalité administrative : "Là où il y a beaucoup d'habitants, ce n'est pas évident. Cela demande de changer énormément d'adresses postales, donc on s'appuie plutôt sur les nouveaux quartiers en construction", détaille l'adjointe. L'exposition "La Rue est aussi à nous" est à découvrir jusqu'au 13 mars dans le péristyle de l'hôtel de ville.
Avec Justine Salles