Un homme soupçonné d'avoir écoulé pour 2,5 millions d'euros de produits phytosanitaires espagnols interdits en France, dont du glyphosate, a été condamné à 20.000 euros d'amende.
L'homme de 34 ans a également été condamné par le tribunal correctionnel de Tours à douze mois de prison avec sursis et à verser 4.000 euros de dommages à chacune des cinq parties civiles, dont France Nature Environnement. Une interdiction d'exercer une activité agricole pendant cinq ans a aussi été prononcée. Soupçonné d'avoir fait partie d'un réseau qui revendait sur internet, via des plateformes de revente comme Ebay et Leboncoin, des produits phytosanitaires étiquetés en espagnol, à destination du grand public, il avait nié les faits lors de son procès en septembre.
Il était jugé notamment pour des faits de mise en vente en bande organisée de produits phytopharmaceutiques sans agrément et de tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l'homme et de l'animal.
Six personnes avaient été interpellées
Le parquet avait requis à son encontre douze mois de prison avec sursis et une amende de 50 000 euros, dont 20 000 avec sursis, selon l'association. Dans le cadre de cette affaire, six personnes avaient été interpellées en décembre 2023, dont cinq en Espagne.
L'enquête a montré qu'au total, ce sont ainsi 62.000 litres d'herbicides, fongicides et insecticides, dont 23.000 à base de glyphosate, qui ont été vendus par le réseau "à plusieurs milliers d'acquéreurs français entre janvier 2020 et juillet 2023", selon la gendarmerie.
"C'est une belle condamnation", s'est réjoui auprès de l'AFP Pia Savart, juriste chez France Nature Environnement. "Ce mode opératoire n'est pas sans rappeler certains réseaux de trafic de drogue très organisés".
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Depuis le 1er janvier 2019, l'achat, l'utilisation et le stockage de pesticides de synthèse, comme le glyphosate, sont interdits aux particuliers et réservés aux professionnels dans l'hexagone.
"Le glyphosate est un désherbant dangereux pour les humains, les animaux et l'environnement", a rappelé Mme Savart.
Le glyphosate, qui fait l'objet de restrictions voire d'interdictions dans plusieurs pays du monde, avait été classé en 2015 comme "cancérogène probable" pour les humains par le Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).