Après la débâcle des législatives, des élus locaux LR s'élèvent contre "l'opposition systématique" à la majorité

19 élus LR ont publié ce 3 juillet une tribune enjoignant les instances nationales du parti à "tenir davantage compte des élus locaux". Parmi les signataires, le maire de Châteauroux Gil Avérous ou le président de la Métropole de Tours Frédéric Augis.

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"Converger sur des projets qui feront avancer la France" : c'est l'appel lancé ce 3 juillet au parti LR mais aussi à la majorité présidentielle par 19 élus locaux du parti de droite. Maires, présidents de métropole ou encore présidents de départements, ils se sont réunis autour d'un constat : les responsables des Républicains se sont coupés de leur base et des électeurs, qui ne leur font plus confiance. Défait aux législatives, coupé de sa base, le parti court à la fois le risque de se figer sur ses positions ou de voir ses élus et militants se rallier à la Macronie, estiment les signataires du texte.

Une attitude d'opposition systématique achèverait de ruiner ce qu'il lui reste de crédibilité, un ralliement ferait le bonheur des extrêmes.

Tribune de 19 élus LR, publiée le 3 juillet

Vers un rééquilibrage des forces à l'intérieur du parti

À la source du problème, "le non-cumul des mandats a fortement séparé les élus nationaux du local", estime Gil Avérous, président de Châteauroux-Métropole, co-signataire de la tribune et l'un de ses quatre initiateurs avec les présidents des métropoles de Caen et Toulouse et le président du département de l'Aveyron. De fait, ils estiment que les décisions du parti au niveau national ne s'appuient pas suffisamment sur l'avis des élus locaux, la "dernière richesse" des Républicains après leurs défaites successives à la présidentielle et aux législatives. Car au-delà de la stratégie globale à adopter face à la majorité, l'enjeu est donc aussi celui d'un rééquilibrage des forces, entre des parlementaires LR amputés de 38 députés et des élus locaux qui ont conservé leurs acquis aux élections municipales et départementales.

Le 10 avril, au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, le maire de Châteauroux avait déjà marqué son désaccord avec la ligne nationale des Républicains en démissionnant de son poste de président du comité des maires. En cause : l'absence d'appel à voter pour Emmanuel Macron afin de faire battre Marine Le Pen au second tour. "Ceux qui sont à la tête des instances nationales, ce ne sont quasiment que des parlementaires", fait valoir Gil Avérous, qui aimerait voir la direction du parti s'appuyer davantage sur des "majorités plurielles" qui ne "s'enferment pas dans des visions", autrement dit des conseils municipaux, parlementaires ou départementaux où le dialogue entre différentes sensibilités a encore sa place.

Il faut repartir de la base, et la base, ce sont nos territoires, nos militants et nos élus

Gil Avérous, président de Châteauroux-Métropole et maire de Châteauroux

"Pour nous, l'intérêt de la France comme de notre famille de pensée commandent de surmonter les clivages et d'abandonner les postures stériles", écrivent encore les 19 signataires de la tribune, "pour travailler sur des convergences concrètes, en faisant prévaloir l'intérêt supérieur du pays, à l'image de ce que nous faisons dans nos collectivités, dans un esprit de dialogue et de respect des différences."

Outre les sujets régaliens, traditionnels pour la droite, ces "convergences" avec la majorité pourraient aussi porter sur l'écologie. "C'est un sujet qui concentre une forte attente de la part des Français" estime Gil Avérous, et sur lequel la droite a été longtemps absente. Pourtant, "au niveau local, on en fait tous les jours, notamment sur le sujet des énergies renouvelables ou sur celui des mobilités douces", fait valoir le maire de Châteauroux.

Mis en minorité pour la troisième fois consécutive lors d'élections législatives, les députés LR ne sont plus que 62, ce qui fait d'eux la troisième force d'opposition derrière le RN et LFI. Suite aux tentatives infructueuses du parti présidentiel Ensemble (anciennement LREM) de construire une majorité, les Républicains ont annoncé qu'ils formeraient une opposition "ni docile, ni stérile" à l'Assemblée nationale.

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