Nous sommes allés à la rencontre des maires des six grandes villes de la région pour balayer avec eux cette rentrée, et évoquer les politiques mises en place dans leur ville concernant le tourisme, l'emploi, et d'autres thématiques qui vont changer le quotidien de leurs administrés.
« Les collectivités ont joué leur rôle sur le déficit des comptes publics, alors que l'Etat est à la traîne ».
Entre la baisse des dotations de l'Etat et Tours et Orléans devenues métropoles, la rentrée de Marc Gricourt, s'annonce difficile pour attirer les entreprises sur son territoire et ainsi favoriser l'emploi et le dynamisme à Blois.
Quand on l'interroge sur cette rentrée, Marc Gricourt, maire PS de Blois a le sourire en coin. Une rentrée plus difficile que les autres ? Pas vraiment.
« Dans nos villes moyennes, on ne peut pas augmenter la fiscalité qui est déjà très lourde. Nous sommes actuellement en pleine période de préparation budgétaire pour 2018, il y a des arbitrages à faire. L'investissement par exemple est directement impacté ».« La difficulté, nous la connaissons depuis quelques années, depuis la mandature de François Hollande où les dotations de l'Etat ont commencé à baisser. On a demandé aux collectivités territoriales de faire des économies. Cela a été respecté à 90 %, contrairement à l'Etat qui n'en est qu'à 28 % de ses objectifs » tacle Marc Gricourt.
Le maire de Blois fait allusion à l'entretien des bâtiments communaux et l'amélioration des espaces publics, comme les voiries par exemple.
« C'est problèmatique, car cela impacte directement les entreprises, donc du soutien à l'économie publique ».
11 millions d'euros pour dynamiser le centre-ville
Le budget serré contraint le maire à revoir ses priorités, mais. il y en a une qui ne change pas, le réaménagement du centre-ville de Blois avec l'objectif de redynamiser les commerces de proximité. La Ville a investi 11 millions d'euros sur 4 ans.
Un but louable, mais du côté des commerçants, c'est la grogne. Au mois d'août 2017, une équipe de France 3 Centre-Val de Loire a réalisé un reportage où les commerçants se plaignent des travaux « qui s'éternisent ». Pour certains, c'est un manque à gagner de 20 %.
« Ça devait être terminé au mois de juin, on n'en voit pas le bout » , témoigne une restauratrice.
Au-delà des travaux, le maire de Blois s'est opposé, en commission départementale avec les autres élus, à des extensions de surfaces commerciales en périphérie. L'une des raisons pour lesquelles les centres-villes comme celle de Blois se vident.
« Notre difficulté c'est que le coeur historique de Blois ne peut pas accueillir de grandes enseignes attractives, c'est pourquoi nous faisons ses travaux pour étendre la surface commerciale de la ville ».
« Nous avons créé également un poste de manager du commerce. La personne a pris ses fonctions le 1er septembre avec pour mission d'accompagner le commerce de centre-ville en allant chercher de nouvelles enseignes"» .
Blois n'est pas la seule ville touchée par ce problème.
Dans un courrier adressé à ses administrés en décembre 2016, Marc Gricourt écrit :
« les difficultés que rencontrent certains commerces du centre-ville de Blois sont une réalité. Elles sont largement dues à la conjoncture nationale, à des évolutions des modes de consommation et à l'impact des centres commerciaux extérieurs. L'étude récente du ministère de l'Economie confirme cette situation qui touche plus fortement les villes moyennes parmi lesquelles Blois qui ne s'en sort pas trop mal ».
Il avait donc prévenu : « les travaux de réaménagement du centre-ville peuvent aussi avoir un impact ».
Avec près d’un rideau sur dix baissé, la vacance commerciale s’aggrave et touche effectivement fortement les centres des villes moyennes en France. Ce phénomène de dévitalisation des centralités urbaines, bien que contrasté d’un territoire à l’autre, devient préoccupant tant le commerce participe à la vie de la cité et la façonne en grande partie.
Un rapport parlementaire sur cette question a été remis le 20 octobre 2016 à Martine Pinville, secrétaire d'Etat au commerce.
- Un rapport parlementaire dresse un diagnostique pour revitaliser les centre-villes
Les petites et moyennes villes souffrent actuellement d’une baisse de dynamisme de leur centre-ville, liée notamment à la diminution des commerces. Afin d’engager des actions efficaces pour revitaliser les centres-villes, l'Assemblée nationale a commandé un rapport pour expertiser les outils disponibles et formuler de nouvelles propositions pour inverser cette tendance.
Orléans et Tours devenues métropoles, un coup dur pour l'attractivité de Blois
Pas facile d'attirer des investisseurs et des entreprises quand on est pris en tenaille entre deux grandes métropoles.
Marc Gricourt choisit pourtant l'optimisme : « Nous n'aurions pas pu imaginer être la seule région de France sans métropole. C'est bien que Tours et Orléans aient accédé à ce statut ».
« Ce qui est important pour Blois, c'est que nous sommes sur l'axe ligérien. Car majoritairement, le développement de l'activité économique se fait sur cet axe ».
« Nous avons cette chance d'être sur un axe intéressant au niveau des déssertes routières et autoroutières. Il y a des améliorations que nous attendons sur les dessertes ferroviaires, pour le tourisme et l'activité économique ».
►►► Retrouvez l'interview de Marc Gricourt et intégralité
Propos recueillis par Fabienne Marcel et Alain Heudes