Après avoir été attaquée par son ex-conjoint le 13 décembre à Blois, une jeune femme de 24 ans est toujours dans le coma. Associations et mouvements militants appellent à un rassemblement ce mardi 20 décembre devant le commissariat où la victime avait souhaité déposer plainte deux heures avant son agression.
"On souhaite pointer du doigt le fait que les violences faites aux femmes sont un fait de société, un fait politique." Une semaine après l'agression d'une jeune femme de 24 ans par son ex-conjoint à Blois, un rassemblement se tiendra ce mardi 20 décembre à 17h30 devant le commissariat de la ville, quai Saint-Jean. Commissariat où la victime s'était rendue pour dénoncer les violences et le harcèlement du mis en cause -mais avait été invitée à revenir le lendemain- deux heures avant l'attaque.
C'est le collectif Droits des femmes 41 qui a lancé l'appel à rassemblement, à l'attention du public, des associations et des organisations militantes. L'appel a notamment été relayé par le NPA du Loir-et-Cher. Membre du collectif, Marie-Anne Clément dénonce notamment "l'accueil insuffisant par le commissariat" en question, et la nécessité de plus de moyens humains et de formation dans les établissements qui accueillent des femmes victimes de violences.
Une affaire de société
Autant de motivations à ce rassemblement, même si la question est plus large, selon Marie-Anne Clément :
La mauvaise prise en charge au commissariat est un symptôme d'un contexte plus large. En France, la parole des femmes n'est pas prise au sérieux, et ça peut prendre une tournure catastrophique. Parce que le statut des femmes est toujours inégalitaire, dans tous les domaines de la société, dans les rapports de domination.
Marie-Anne Clément, membre du collectif Droits des femmes 41
Elle réclame ainsi "de l'éducation à l'égalité fille-garçon dès le plus jeune âge", pour sensibiliser au plus tôt. La militante accueille d'ailleurs "avec enthousiasme" la proposition de loi LR adoptée contre l'avis du gouvernement à l'Assemblée, proposant la création d'une juridiction spécifique (comme pour le terrorisme par exemple) pour les affaires de violences intrafamiliales, sur le modèle espagnol. "Ça veut dire plus de moyens, donc on espère que ça ne sera pas retoqué par le Sénat."
Depuis son agression par son ex-compagnon, la victime de 24 ans reste placée dans un coma artificiel, souffrant de lourdes blessures au crâne. Âgé de 27 ans, l'homme a été interpellé dans les Yvelines, et a reconnu les faits. Il a été mis en examen pour tentative de meurtre par une personne ayant été le concubin de la victime.