Fête de la violette : comment "la fête de la droite" est devenue le pré carré de l'extrême droite et d'Eric Zemmour

La Fête de la violette -qui se tenait ce samedi 24 juin à Pierrefite-sur-Sauldre- est née en 2013 sous les couleurs de l'UMP. Elle semble être désormais le meeting estival d'Eric Zemmour. À l'image de son fondateur, Guillaume Peltier, passé de LR à Reconquête avant l'élection présidentielle.

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La Fête de la Violette, c'est l'histoire d'une anti-Fête de la Rose. Un rassemblement champêtre de la droite, en pleine Sologne loir-et-chérienne. L'évènement était destiné, à sa création, à servir de porte-voix à "La Droite forte", courant sarkozyste créé par Guillaume Peltier en 2012 à la suite de la défaite de Nicolas Sarkozy à sa propre succession à la présidence de la République.

En dix ans d'existence, la Fête de la Violette est pourtant passée de grand banquet de la droite plus ou moins unie à un meeting en plein air de l'extrême droite. Car, ce samedi 24 juin, les invités de marque de la fête organisée dans une ferme de Pierrefite-sur-Sauldre étaient Eric Zemmour, Marion Maréchal ou encore Nicolas Bay, tous figures éminentes du mouvement Reconquête. Les organisateurs, eux, se targuent d'organiser "la fête de la droite", dans sa globalité. 

Défilé des athlètes

En maître de cérémonie : toujours Guillaume Peltier, sur ses terres du Loir-et-Cher dont il a été le député pendant cinq ans avant sa lourde défaite en 2022. Un mandat qu'il avait commencé sous les couleurs des Républicains, pour le finir dans les rangs d'Eric Zemmour. Pas étonnant, donc, que la Fête de la Violette ait suivi son parcours, tant l'évènement est resté intangiblement rattaché à son organisateur. Réputé pour avoir appartenu à la droite des LR.

Et ce malgré la diversité des profils invités. Dès sa première édition, le rassemblement solognot accueille Jean-François Copé, patron d'alors de l'UMP (avant son changement de nom pour devenir Les Républicains) et Bruno Le Maire. En 2014, Luc Chatel, Rachida Dati et Geoffroy Didier. Et en 2015, Brice Hortefeux, et même Nicolas Sarkozy himself, redevenu entre-temps patron de la droite.

En 2017, la Fête de la Violette reçoit Nicolas Forissier et Gil Avérous, respectivement député de l'Indre et maire de Châteauroux. Tous deux considérés, depuis, comme Macron-compatibles au sein de la droite. Autant dire, très éloignés de la ligne très dure défendue par Guillaume Peltier. Dans un tweet sur l'édition 2018, Nicolas Forissier estimait que la fête "démontr[e] l'unité et la diversité" des LR.

Volonté de rassemblement encore en 2020, le député Peltier rassemblant autour de lui toute la haute garde de droite du Centre-Val de Loire avant les élections régionales : Nicolas Forissier encore, le maire d'Orléans Serge Grouard, le président de Loir-et-Cher Nicolas Perruchot. Et même les UDI Pascal Brindeau et Jean-Marie Janssens. 

Changement d'orientation

Ce samedi 24 juin, la fête affichait un autre visage. Un visage gardé par des centaines de CRS, inquiets de la présence proche d'une manifestation organisée par la gauche militante du Centre-Val de Loire. "Ils disent que c'est une grande fête de la droite ; nous, on pense que c'est une grande fête de l'extrême droite, explique David Sempé, délégué départemental Solidaires Loiret, présent à la manifestation. Et l'extrême droite, on ne la laissera jamais tranquille."

Et tout comme Guillaume Peltier est devenu persona non grata chez LR, jusqu'au conseil départemental de Loir-et-Cher, la droite hors Reconquête n'est plus conviée à la Fête de la Violette.

Dans les alentours, les plaques d'immatriculation affichent tous les départements de France. Autrefois venus voir Nicolas Sarkozy ou débattre de l'avenir de la droite, les fêtards de la violette célèbrent désormais Eric Zemmour. La majorité des personnes interrogée par France 3 sur place ne s'étaient jamais rendues à la Fête de la Violette, et y sont venues avant tout pour le chef de file de Reconquête. 

Ironiquement, lors de la première édition de la fête en 2013, un militant déclarait au micro de France 3 :"Je crois qu'il faut empêcher l'extrême droite d'avancer. Et représenter au sein de l'UMP des idées d'une partie de l'extrême droite n'est pas mauvais en soi." Guillaume Peltier n'aura peut-être pas eu sa fête de l'Huma de la droite, mais il garde un objectif : occuper le terrain. 

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