Depuis le début du confinement, le ZooParc de Beauval, site le plus visité de la région Centre-Val de Loire est en difficulté. Même si les portes sont fermées au public, il faut continuer à s'occuper des animaux.
Avec ses 10.000 animaux répartis sur 40 hectares, Beauval est le site touristique qui attire le plus de visiteurs en Centre-Val de Loire (1 million 600 000 visites en 2019). Alors avec la crise du coronavirus et la fermeture du parc depuis le début du confinement, le ZooParc accuse de lourdes pertes tout en devant continuer à entretenir sa structure.
Certes, les animaux continuent d'être choyés, chouchoutés, voire déstressés, mais combien de temps cela peut-il durer ?
La priorité a été donnée en premier lieu à la sécurité sanitaire des équipes. Depuis le 14 mars, 400 personnes sont au chômage partiel : les personnels d'accueil des quatre complexes hôteliers et le personnel des boutiques. 175 sont toujours présents à mi-temps ou en télétravail, et 100 % des équipes soignantes (biologistes, vétérinaires, assistants vétérinaires et soignants) travaillent au quotidien pour s’occuper des animaux.
L’organisation est différente : les équipes, pour éviter de propager le virus, font en sorte de ne pas se croiser.
Un impact économique lourd
Pour Rodolphe Delord, directeur général du ZooParc de Beauval, "ça devient un peu compliqué", d'autant que le mois d'avril est une période forte avec les vacances de printemps.On est cependant loin du seuil de rentabilité pour éponger les 40 millions investis pour la construction du dôme équatorial. Même en souscrivant au prêt garanti par l'Etat et en bénéficiant d'un report des charges, le directeur sait que la trésorerie n'est pas extensible :Nous accusons un manque à gagner entre 10 et 15 millions d'euros pour ce mois-ci. Heureusement qu'avec l'ouverture du Dôme le 8 février, ça n'a pas trop mal marché.
Nous avons un peu de trésorerie, mais elle s'épuise très vite. J'espère donc que nous pourrons rouvrir au plus vite.
2500 emplois annexes sont menacés
Rodolphe Delord s'inquiète également pour les "emplois satellites" autour du ZooParc : "Nous induisons indirectement 2500 emplois sur le territoire et pour eux, ça va être très difficile".Boutiques, restaurants, artisans, chambres d’hôtes et hôtellerie... Beauval génère également bon nombre d’emplois dans le périmètre du ZooParc, comme à Saint-Aignan-sur-Cher par exemple, la commune voisine.
"Nous n’avons pas encore mesuré les conséquences, affirme Jennyfer Saulnier, directrice de l’office de tourisme de Sud Val de Loire, mais je peux vous dire que pour un certain nombre de personnes, la situation va être catastrophique après le déconfinement. Pour vous donner une idée, dans le secteur de l’hébergement, nous avons compté 51.000 nuités en avril 2019."
Tous espèrent une reprise cet été. Ils misent sur des séjours courts et sur l’envie des Français de redécouvrir leurs régions.Les programmes de diversité à l'arrêt
L’association Beauval Nature soutient une cinquantaine de programmes de conservation et une trentaine de programmes de recherche pour un budget annuel d'un million d’euros. Elle est financée par des mécènes, des dons de zoos et des particuliers et œuvre pour la protection des espèces en voie de disparition et pour la protection de leurs habitats naturels. Sans ces financements, des espèces pourraient disparaître.Par exemple, le pangolin, soupçonné d’être "l’hôte intermédiaire" du coronavirus transmis à l’homme et dont les écailles étaient utilisées en médecine chinoise traditionnelle, est une espèce menacée d’extinction : près de 900.000 ont été vendus illégalement dans le monde en vingt ans. Dans ce contexte, les programmes de sauvegarde des espèces sont essentiels.
Yuan Meng ! ?? #Panda #1erPandaNéenFrance pic.twitter.com/86u4qjl5tm
— ZooParc de Beauval (@zoobeauval) April 19, 2020