De plus en plus de voix s'élèvent au sein du monde agricole pour réclamer un changement radical des méthodes de production. L'agriculture bio revendique être une solution inéluctable pour combattre le réchauffement climatique. Des fermes collectives, où l'agroforesterie est la règle, font la preuve de l'efficacité d'un autre modèle agricole.
La diversification des cultures a longtemps été la spécificité du Val de Loire. De petites exploitations de polyculture-élevage y étaient la norme après la seconde guerre mondiale. Les années 60 et 70 ont bouleversé cet équilibre et les paysages de la région.
La Beauce, puis les terres favorisées de la Touraine et du nord du Berry, ont découverts la révolution des engrais azotés, celle des variétés céréalières toujours plus productives et des traitements phytosanitaires protégeant les récoltes.
Les exploitations se sont agrandies, se sont spécialisées et ce sont massivement mécanisées. Aujourd'hui le réchauffement climatique impose une réflexion sur ce modèle.
Sur le bio, on est loin du compte
L'agriculture biologique veut devenir la nouvelle norme, avec beaucoup moins d'intrants (les pesticides, fongicides, engrais), plus d'humains et une meilleure rétribution des productions alimentaires. Mais ce n'est pas si simple.
"Aujourd'hui tous les logiciels économiques, tels qu'ils ont été construits après la seconde guerre mondiale, empêchent d'évoluer", explique Olivier Chaloche, administrateur de la Fédération nationale de l'agriculture biologique et de Biocentre, sa déclinaison en Centre-Val de Loire. "L'agriculture bio c'est 10% des surfaces agricoles, le "Greendeal" européen demande d'atteindre 25% et cet objectif on nous l'annonce pour dans 30 ou 40 ans alors qu'il faudrait presque y être maintenant pour freiner le réchauffement."
Il y a une frilosité de nos gouvernements et d'une partie des agriculteurs et pour arriver à débloquer la situation il faut un choix clair des consommateurs. Le citoyen-consommateur doit, par ses choix de consommation, doit aider à changer le modèle agricole et à sauver la planète.
Olivier Chaloche, administrateur de la Fédération nationale de l'agriculture biologique
La préservation du climat est une responsabilité forte pour les agriculteurs, mais elle ne pourra être pleinement assumée que si le citoyen-consommateur accepte de payer une partie des coûts nécessaires. Le recul des produits bio depuis la dernière vague d'inflation n'incite pas à l'optimisme.