Les deux professeurs qui ont aspergé de crème chantilly Jean-Michel Blanquer seront jugés, ce lundi 5 septembre, au tribunal correctionnel de Montargis. Les syndicats appellent à un rassemblement pour soutenir leurs collègues.
Ils seront bientôt fixés sur leur sort. Christophe et Olivier, les deux enseignants qui ont aspergé de crème chantilly Jean-Michel Blanquer, le 4 juin dernier, seront jugés par le tribunal correctionnel de Montargis le 5 septembre prochain à partir de 13h30.
Ces deux amis de longue date s'étaient retrouvés au cœur de l'actualité en s'en prenant à l'ancien ministre de l'Éducation nationale et encore candidat aux élections législatives, lors d'une visite au marché de Montargis.
"On a voulu dénoncer les souffrances des élèves et des professeurs. Ça a d'ailleurs permis de parler de l'Éducation nationale dans les médias", assume, encore aujourd'hui, Christophe, l'un des deux professeurs mis en cause.
Si la scène a été largement moquée sur les réseaux sociaux, elle n'a pas du tout fait rire Jean-Michel Blanquer. L'ancien ministre a décidé de porter plainte contre les enseignants, entraînant l'ouverture d'une enquête par le parquet de Montargis pour "violences volontaires aggravées".
La crainte d'un jugement "pour l'exemple"
Placés en garde à vue pendant près de huit heures, les deux enseignants ont reconnu les faits tout en jurant ne pas avoir prémédité leur action. Désormais, ils s'inquiètent d'être condamnés lourdement : "Il y a forcément de l'appréhension même si on est combattif. J'espère que la justice ne cherchera pas à faire de nous des exemples", confie Christophe.
Une chose est sûre, leur absence au tribunal le 4 juillet dernier risque de ne pas jouer en leur faveur. Convoqués dans le cadre d'une procédure dite de plaider-coupable [qui permet de diminuer les frais dépensés en cas de procès et de bénéficier d’une sanction moins lourde, ndlr] ni les deux professeurs, ni leur avocat n’ont honoré le rendez-vous, invoquant une demande de report d'audience. "Ils devaient se présenter pour pouvoir solliciter le report", avait alors retorqué Loïc Abrial, le Procureur de la République de Montargis.
On ne soutient pas le geste, mais on soutient ce que nos collègues ont voulu dénoncer
Laurianne Delaporte, secrétaire départementale SNUipp-FSU
La procédure de plaider-coupable n'ayant pas pu aller à son terme, ce sera donc au tribunal correctionnel de Montargis de rendre une décision, ce lundi. Les deux enseignants pourront compter sur le soutien de plusieurs syndicats (Sud, FSU, CGT, Fnec-FP-FO) qui ont d'ors et déjà appelé à un rassemblement devant le tribunal, ce lundi à 13h, pour soutenir leurs collègues : "On ne soutient pas le geste, mais on soutient ce que nos collègues ont voulu dénoncer", explique Laurianne Delaporte, la secrétaire départementale SNUipp-FSU. Les deux "profs chantillyonneurs", comme ils aiment s'appeler, encourent une peine maximale de trois ans d'emprisonnement.