Vendredi 24 mai, le chef de la police municipale de Montargis a tenté de s'interposer face à un scooter qui roulait à vive allure sur le trottoir, et s'est fait renverser. Le maire de la ville, Benoît Digeon, dénonce une forme "d'impunité".
La justice a-t-elle les moyens de faire tout ce qu'elle a à faire à Montargis ? C'est la question que soulève Benoît Digeon, le maire Les Républicains de la ville, au micro de France 3. Vendredi 24 mai, le chef de la police municipale a été blessé, en tentant de s'interposer face à un scooter roulant très vite dans les rues de la ville, comme l'a révélé La République du Centre.
Volé, le scooter était conduit par un jeune mineur, avec une deuxième personne derrière lui, sans casque. Selon des témoins directs, le chef de la police et un de ses collègues ont tenté de les arrêter, sans succès, le conducteur prenant la fuite par des ruelles. La collision de passe rue du Général-Leclerc, une artère commerçante du centre-ville : le scooter roule à vive allure sur le trottoir, évite un premier policier, puis rentre dans le chef de la police, qui tentait de faire barrage. Il s'en sort avec cinq jours d'ITT. Les deux jeunes ont été interpellés.
Des promesses qui tardent à se concrétiser
Pour Benoît Digeon, maire (Les Républicains) de Montargis, les policiers ont été confrontés à un "fait d'impunité". Il dénonce une trop grande récurrence d'arrestations de personnes "qu'on retrouve dehors cinq minutes après", ce qui alimenterait ce sentiment "d'impunité". La faute, selon lui, à des dysfonctionnements du côté de la justice, qui n'aurait "pas fait son boulot" : "J’attendais un groupement local de traitement de la délinquance de la part du procureur, rien. J’attendais une deuxième vague de jugements pour les émeutiers, rien."
Il évoque "une violence liée au trafic de drogue, à l'argent", et dont la justice n'arriverait pas à s'occuper. "Est-ce qu'elle a les moyens de le faire ?" Pourtant, plusieurs membres du gouvernement ont adressé des promesses quantifiées à la collectivité : des renforts au commissariat, a assuré Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, tandis que le ministre de la Justice, Éric Dupont-Moretti, promettait plus de monde au tribunal.
"Quand je fais un écart sur la route, je me fais rappeler à l'ordre"
Mais les mois s'égrainent, et les promesses tardent à être tenues. Et les effectifs supplémentaires doivent encore prouver leur présence. En plus, "je n'ai plus de nouvelles du procureur", lance Benoît Digeon. Joint par France 3, le procureur de Montargis, Jean-Cédric Gaux, n'a pas souhaité réagir avant d'avoir pris connaissance précise des propos de Benoît Digeon.
Résultat : des personnes qui auraient dû être condamnées, selon Benoît Digeon, "sont encore sur les points de deal". "Moi quand je fais un écart sur la route, je me fais rappeler à l'ordre." Il se dit malgré tout très satisfait des premiers procès qui se sont tenus contre des émeutiers à la fin de l'année 2023.
Le chef de la police a, de son côté, porté plainte pour violence et mise en danger sur personne dépositaire de l'autorité publique. Selon le maire, l'enquête a été requalifiée en "coups et blessures involontaires" par le parquet.