"Leurs pattes se cassent sous leur propre poids", L214 alerte sur les "turbos poulets" génétiquement sélectionnés

Une dizaine de militants de l'association de protection animale L214 se sont rassemblés devant un hypermarché d'Olivet, près d'Orléans, le 18 novembre. Ils pointent les pratiques du leader de la volaille, LDC, qui sélectionne génétiquement des poulets pour les faire grandir en 44 jours. De son côté, LDC dénonce des propos "caricaturaux".

Après l'enquête choc, la mobilisation sur le terrain. Ce samedi 18 novembre, une dizaine de militants de l'association L214 se sont rassemblés devant l'enseigne d'un hypermarché d'Olivet, près d'Orléans. Objectif : alerter les consommateurs sur les poulets génétiquement modifiés. 

"Nous visons la société LDC, le groupe propriétaire de marques comme Le Gaulois, Loué, Marie ou encore Coq. Il utilise des poulets génétiquement modifiés : la race Ross 308", explique Raphaël Legros, le coréférent de l'association à Orléans. "C'est une race avec une croissance ultrarapide. Il faut seulement 44 jours".

"Turbos poulets"

Un développement deux fois plus rapide que pour un poulet fermier et qui, selon l'association, n'est pas sans conséquence pour l'animal : "Certains n'arrivent pas jusqu'aux 44 jours et décèdent avant. D'autres ont leurs pattes qui se cassent sous leur propre poids parce que leur corps grandit trop vite", abonde Raphaël Legros.

Cette mobilisation fait suite à une enquête de l'association de protection animale, connue pour ses vidéos chocs, publiées le 16 novembre dernier. L214 y révèle les conditions de vie de poulets au sein d'une ferme d'Ille-et-Vilaine.

Selon L214, ces "turbos poulets" souffriraient également de problèmes cardiaques et pulmonaires. "On demande donc l'arrêt pur et simple de ces pratiques", assène le coréférent, qui rappelle que plus de 120 marques se sont engagées à respecter l'European chicken commitment (CEE), une norme européenne qui assure une meilleure qualité des produits. "Mais LDC ne s'est toujours pas engagé à respecter cette norme", affirme le militant. 

Alors, le petit groupe orléanais mise sur l'information au consommateur pour tenter de faire changer les pratiques : "Si les gens n'achètent plus chez les industriels, ces derniers devront modifier leur manière de produire. À force de mobilisation, les choses finiront par changer", veut croire une militante.

"Cela ne reflète pas la réalité de la filière"

Contactée, la communication de LDC dénonce des propos "caricaturaux" de la part de L214, sans pour autant contester la réalité des images publiées par l'association : "Je ne dis pas que cela n'existe pas, mais dans tous les élevages vous pouvez trouver des animaux qui boitent", estime Dylan Chevalier, le responsable développement durable et communication du géant du poulet. "Est-ce que ces images montrent les volailles qui vont bien ? Est-ce que cela montre le travail des agriculteurs ? Cela ne reflète pas la réalité de la filière", estime-t-il. 

Enfin, le responsable rappelle que LDC est aussi "le leader mondial de la croissance lente des poulets". Pour autant, il affirme que l'entreprise répond à "une demande des consommateurs" et du marché. "Il y a une nécessité d'accessibilité des prix. Sans cela, c'est du poulet importé du Brésil ou d'Ukraine qui sera dans les rayons alors même que les conditions d'élevage sont bien moins bonnes qu'en France".

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