Dix jeunes Mahorais sont en formation professionnelle à Saran dans le Loiret. Après le cyclone qui frappé Mayotte le samedi 14 décembre dernier, certains sont sans nouvelles de leurs proches, alors qu'ils sont en pleine semaine d'examen après six mois de formation en métropole.
Karim Boussoury n'aurait jamais imaginé clôturer ses six mois de formation dans un contexte si pesant. Depuis ce samedi 14 décembre, lui et neuf autres jeunes Mahorais en formation professionnelle à Saran, dans le Loiret, voient défiler les images des vents dévastateurs et de leurs dégâts sur les réseaux sociaux après le passage du cyclone Chido.
"Je ne sais pas comment faire pour avoir ma famille"
Depuis la catastrophe, Karim Boussoury n'a eu aucune nouvelle de ses proches. "Je suis inquiet. Je n'en dors pas la nuit alors que j'ai examen à passer vendredi. J'essaie de contacter mes amis là-bas. Je ne vois rien sur Snapchat et sur Facebook, je ne vois que les vidéos publiées. Je ne sais pas comment faire pour avoir ma famille. J'ai vu en images les lieux où habite ma famille, il n'y a plus rien", détaille-t-il au micro de France 3. Il poursuit : "Je dois me concentrer sur mon examen, mais j'ai trop de souvenirs. Je pense à mon île, à Mayotte et je n'arrive pas à me concentrer. Il n'y a pas d'électricité, pas d'eau et rien à manger, ça fait mal au cœur."
Malgré ce contexte dramatique, ils doivent valider leur formation au métier d'agent de sécurité. Les examens viennent de débuter et, au vu du contexte, difficile de s'y consacrer sereinement, même pour ceux qui ont pu avoir des nouvelles de leurs proches.
Un réseau très instable
"J'ai pu entendre la voix de ma femme et de mes parents hier, même si 20 secondes après, le réseau a été coupé. Maintenant, je suis rassuré qu'ils aillent bien malgré la situation. Il n'y a plus d'habitat, plus rien. D'ici à quelques jours, il n'y aura plus rien à manger, mais on espère que cela va se rétablir d'ici à la fin de la semaine", témoigne Ridjali Hamada.
Son collègue Anri Faoudine Abasse, a eu des nouvelles de ses proches, mais n'a pas pu les avoir directement au téléphone. "Je n'arrive pas à contacter mes frères. Mais tout le monde va bien, une amie a pu me le dire. J'aimerais bien avoir d'autres nouvelles d'ici à quelques jours, mais je suis patient."
Après cette formation, certains avaient le projet de revenir à Mayotte pour revoir leurs familles. Mais avec l'aéroport fermé, et sans la garantie d'avoir un toît, ils vont devoir temporiser.