Préparez-vous à vivre un week-end digne du mois de juin. Météo-France annonce une nette hausse des températures dans les jours qui viennent, bien au-dessus des normales de saison.
Un mercure qui s’affole en ce début de printemps, c’est en tout cas ce qu’affiche le site de Météo-France pour la fin de la semaine. Le service national de météorologie annonce même 32°C pour la journée de samedi 6 avril à Bourges. Ces températures élevées pourraient concerner toute la région Centre-Val de Loire. Ces niveaux de prévisions sont plus élevés qu’en plein milieu de l’été, de 3 à 4°C. En avril, la moyenne des températures est inférieure de 13° environ.
Une erreur de Météo-France ?
Pour Olivier Renard, les prévisions tendraient plutôt vers des températures de 25 à 27°C maximum. "C’est certain qu’on arrivera à 25°C sur une bonne partie sud de la région Centre. Mais la remontée de masse d’air très douce qui provoque cette vague de chaleur devrait être limitée par la montée du sable du Sahara. Donc ça nous paraît compliqué que cela monte très au-dessus de 25°C comme l’annonce Météo France, pour l’heure", analyse Olivier Renard, Président de Météo Centre. Mais alors, comment expliquer de telles différences dans les prévisions annoncées ? Cela pourrait venir d’une erreur de logiciel de prévisions automatiques de Météo-France.
Le record pour un mois d’avril à Bourges est à 29,4°C, c’était en 1949. Avec les températures annoncées ce week-end, on s’approche assez fortement des températures maximales moyennes d’un après-midi de juillet-août", souligne Olivier Renard, Président de Météo Centre.
Un phénomène imputable au changement climatique ?
Aglaé Jézéquel, climatologue spécialisée des événements extrêmes, notamment les vagues de chaleur pour le Laboratoire de météorologue dynamique LMD, précise que ce type de circulation atmosphérique a toujours existé. Mais le changement climatique joue un rôle important dans les températures ressenties lors de ces phénomènes.
"Dans un contexte de changement climatique, on a des degrés supplémentaires pour un même phénomène. Dans un monde sans changement climatique, il aurait fait chaud le 6 avril prochain, mais peut-être pas avec ces températures annoncées. De manière générale, le changement climatique pousse l’été à être plus long et l’hiver à être plus court. Les températures estivales peuvent arriver plus tôt et plus tard et les températures hivernales ont tendance à arriver sur une période plus resserrée dans l’année", analyse la climatologue qui complète : "La concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère joue un rôle majeur dans l’augmentation des températures".
Le milieu de la recherche et notamment les experts en climat continuent d’analyser ces circulations atmosphériques pour tenter de comprendre si elles sont plus fréquentes à cause du changement climatique.
Le président de Météo Centre constate en tout cas une récurrence de ces phénomènes de pulsation d’air chaud dans ses statistiques. "Si on atteint les 26°C au mois d’avril, on est très en avance pour la saison, même si ce n’est qu’un pic et que cela ne va pas durer". Les températures devraient redescendre dès dimanche et continuer de chuter jusqu’à la mi-avril, selon les premières estimations de Météo Centre.
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