REPLAY. Régionales 2021 : les 4 choses à retenir du débat d’entre-deux-tours entre les candidats du Centre-Val de Loire

France 3 Centre-Val de Loire se mobilise pour vous faire vivre la campagne des élections régionales 2021. Retour sur les temps forts du débat de l’entre-deux-tours entre les quatre candidats en lice, une émission animée ce jeudi 24 juin par Rébecca Benbourek et Franck Leroy de France 3.

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Ce jeudi 24 juin, France 3 a donné la parole aux quatre candidats encore en lice pour prendre le fauteuil de président de région. Attractivité, transports… Ils ont eu l’occasion de détailler leur vision pour le Centre-Val de Loire, mais aussi de revenir sur les résultats du premier tour des régionales.

Quatre candidats étaient présents en plateau (par ordre alphabétique) : 

  • François Bonneau, actuel président et candidat Union de la gauche et des écologistes
  • Marc Fesneau, ministre, ancien député et candidat MoDem - La République En Marche (LREM)
  • Nicolas Forissier, député, ancien maire et candidat Les Républicains (LR)
  • Aleksandar Nikolic, délégué départemental, conseiller municipal et candidat Rassemblement National (RN)

Le premier débat avait été marqué par une certaine amabilité entre plusieurs candidats, notamment entre Nicolas Forissier et Marc Fesneau, et plus encore entre Charles Fournier (EELV) et François Bonneau. Ce dernier avait malgré tout, en sa qualité de président sortant, eu le loisir d’être la cible de tous les autres candidats.

Cette fois-ci, son allié écologiste ayant fusionné sa liste avec la sienne, François Bonneau s’est retrouvé bien seul, face à trois adversaires bien décidés à attaquer son bilan sur tous les fronts. Autre ombre au tableau : la courtoisie des candidats de droite et du centre s’est volatilisée, déjà bien écornée après la fusion avortée entre leurs deux listes.

Le jeu des alliances

Le débat a débuté par un petit bilan des résultats du premier tour, qui a vu François Bonneau prendre la tête avec 24,81% des suffrages, suivi d’Aleksandar Nikolic à 22,24%. “Je suis la force qui peut faire rempart à l’extrême-droite”, a asséné le président sortant.

Piqué au vif, le candidat du RN s’est défendu d’être d’extrême-droite, préférant accuser les nouveaux alliés de François Bonneau -notamment deux candidats La France insoumise issus de la liste de Charles Fournier- d’être la réelle extrême-droite en promouvant le “racialisme”. “Vous êtes historiquement les défenseurs de la République”, lui a cyniquement répondu le candidat socialiste. Quant à Nicolas Forissier, il s’est présenté comme un “rempart à l'extrémisme de gauche”, mais pas à l’extrémisme de droite.

Le député LR de l’Indre s’est aussi rapidement écharpé avec Marc Fesneau. Interrogé sur son refus de fusionner sa liste avec le ministre des Relations avec le Parlement, Nicolas Forissier met en avant la “dynamique” qui l’a placé en troisième place avec 18,82% des voix, devant Marc Fesneau (16,65%). Il assume sa décision :

Je regrette que cette alliance n’ait pas pu se faire”, a dans un premier temps réagi le candidat MoDem, assurant vouloir “proposer une alternance”. La politesse s’est vite estompée, lorsque Nicolas Forissier a pris le risque d'affirmer sa capacité à “rassembler la droite et les centres”. "Vous permettrez M. Forissier, quand il s’agit du centre que je puisse en parler", a sèchement répondu Marc Fesneau. Vous êtes de droite, tant qu'à assumer, assumez-le totalement."

L'abstention record

Sur le sujet de l’abstention, les candidats étaient tous plus ou moins d’accord. “Les électeurs ne voient plus ce que les collectivités peuvent leur apporter”, a regretté Aleksandar Nikolic, ciblant en particulier “les échecs des partis de type socialiste”. Il note aussi un problème de communication : 

Je ne suis pas sûr que ce type d’échanges aide à baisser l’abstention”, a ironisé Marc Fesneau après une houleuse discussion entre le candidat RN et François Bonneau. Pour lui, “les régions ont du mal à s’identifier dans le paysage”, à cause du millefeuille administratif. Il propose donc de mieux mettre en lumière les compétences de la Région :

Il estime par ailleurs que “les jeunes ont du mal à croire que les institutions vont changer quelque chose à leur vie”, sans cibler particulièrement le président sortant du Centre-Val de Loire.

Les élus doivent revenir sur le terrain”, a pour sa part jugé Nicolas Forissier, beaucoup moins tendre avec François Bonneau : “C’est un travail de pédagogie qui aurait dû être fait, y compris par vous.

Le candidat socialiste, tout en reconnaissant “un affaiblissement de la démocratie”, a défendu les nouvelles générations : “Les jeunes déconnectés de la chose politique ? Je ne le pense pas. Sur un certain nombre de sujets qui les intéressent, ils prennent leurs responsabilités. Mais les modalités d'expression leur conviennent de moins en moins.” 

L’attractivité de la région

Les élections régionales ne sont pas les seules à avoir un problème d’attractivité, le Centre-Val de Loire rencontre aussi ce problème. Premier interrogé sur cette question, Marc Fesneau a fait le constat que que la région “n’arrive pas à garder ses jeunes”. Il donne d’ailleurs l’exemple des étudiants en médecine : “50% des jeunes formés à l’université de Tours quittent la région”.

Le candidat MoDem a en partie raison. Selon le dernier recensement, la population en Centre-Val de Loire est restée globalement stable. Dans le détail, on se rend compte que le solde naturel (c’est-à-dire la différence entre les naissances et les décès) est positif, mais que les habitants quittent notre région, qui reste par ailleurs la moins peuplée de France métropolitaine, et la troisième moins dense après la Corse et la Bourgogne-Franche-Comté.

Quant à son exemple des étudiants en médecine, il est difficile de trouver une information confirmant ce chiffre, même si le phénomène existe, comme on le constate dans cet article. Mais aucune donnée ne ressort :

Face à ce constat, Marc Fesneau propose que “chaque jeune soit accompagné” via un système de tutorat ou de mentorat. “Il faut des filières d’excellence, le numérique, l'aéronautique…”, ajoute-t-il. 

Aleksandar Nikolic d’un côté, François Bonneau de l’autre, énumèrent les beautés de la région Centre-Val de Loire, avant chacun d’avancer leurs idées. Pour le candidat RN, il faut "attirer des touristes et des entreprises", en créant un gigantesque parc dédié à De Vinci mêlant attractions, technologie, tourisme et patrimoine. Attirer aussi des familles via “des subventions en partenariat avec les communes” pour les crèches. 

Le président sortant, lui, a surtout mis en avant sa politique actuelle d’aménagement des bourgs, qu’il compte poursuivre s’il est réélu. “La région est impliquée à plus de 60 millions € chaque année, 80 millions cette année, pour aider les communes à moderniser leurs bourgs, à améliorer les commerces.

Quand on regarde le budget sur le site internet du Centre-Val de Loire, on ne trouve pas de ligne consacrée à la revitalisation des centres. Mais si l’on en croit ce plan de relance, 60 millions € seraient consacrés uniquement à la modernisation des centres-villes, dont 30 millions € investis par la région.

Débute alors une joute verbale entre le président sortant et Nicolas Forissier qui le tacle : “Tout va bien, monsieur Bonneau vient de nous le dire. Tout ne va pas si bien que ça. Le problème d'attractivité repose sur une politique de communication insuffisante de la région.”

Vous votez contre le budget communication”, rétorque alors le candidat socialiste. “Il est mal utilisé”, se défend le débatteur LR qui souhaiterait davantage redorer l’image de la région, sur la qualité de vie et “le patrimoine extraordinaire”.

Alors que les deux hommes continuent de s'écharper sur la question des routes puis du très haut débit, Marc Fesneau rappelle alors au candidat socialiste que la région souffre d’une fuite de population, ce qui dénote un problème clair d’attractivité. “Est-ce qu’on vous acceptez qu’on vous confronte à votre bilan ? Je dis qu’on a une capacité, mais jusqu’alors elle n’est pas mise à l’oeuvre”, conclue le centriste.

Quelles priorités pour les transports ?

Sujet majeur quand il s’agit de parler d’attractivité : les transports. Sujet qui est, de plus, un catalyseur emblématique du clivage gauche-droite. Si bien que, rapidement, les débats ont posé la question fatidique : plutôt train ou plutôt voiture ? Chaque candidat a bien essayé de répondre : un peu des deux ! Mais en filigrane, chacun avait bien son moyen de transport préféré.

On oublie trop souvent la route, et le fait que beaucoup de gens ne peuvent se déplacer que par la voiture pour travailler, se divertir, aller chez le médecin”, a affirmé Aleksandar Nikolic, dans une région où 83,5% des déplacements se font en voiture selon l'Insee. Son programme prévoit notamment “le remboursement pour 50 000 personnes de la moitié du prix du boîtier E85” et “la suppression de la part régionale de la taxe sur les carburants”.

Toujours sur l’asphalte, Nicolas Forissier complète : “La mobilité des gens qui travaillent, c'est pour ça que la route est importante.” Il promet “un ticket carburant pour les personnes obligées de prendre la voiture en monde rural”. Quant au transport ferroviaire, le candidat RN soutient qu’il “ne supprimera pas de ligne de train”, préférant renvoyer la responsabilité à l’Etat.

Sur le sujet du rail, Marc Fesneau a privilégié l’attaque frontale envers François Bonneau en prenant l'exemple de l'Eure-et-Loir : "Il est difficile pour les Euréliens de se sentir appartenir à la région quand on offre aucune autre solution qu’une nationale 154 en mauvais état et un train promis tous les 6 ans. Alors cette fois-ci M. Bonneau a décidé de ne plus promettre parce qu’à force, au bout de 24 ans, on comprend que les promesses ne seront pas mises en oeuvre." 

Il fait ici allusion à la ligne Chartres-Orléans, mais évoque aussi d'autres lignes comme Tours-Loches et Orléans-Châteauneuf. Il oublie cependant un peu vite que, sur le sujet d'Orléans-Châteauneuf, la déclaration d'utilité publique a été levée par le préfet après un veto du maire d'Orléans. Pour lui, il faut “densifier l’offre” en milieu rural, posant la question de “qui est responsable” de l’état actuel du réseau.

Une interrogation qui n’est pas du goût du président de la région : "La situation actuelle est la conséquence du tout-TGV pendant 30-40 ans", assène-t-il, assurant que "la réponse du gouvernement auquel appartient Marc Fesneau, c’est de fermer les petites lignes". C’était notamment le cas du rapport Spinetta de 2018, qui préconisait de fermer plusieurs lignes de la région (comme Tours-Loches, Salbris-Valençay ou Paris-Chateaudun-Vendôme-Tours) pour leur manque de rentabilité. François Bonneau a ainsi rappelé avoir "demandé au gouvernement de prendre ses responsabilités" en signant un partenariat à 50/50 sur la remise à niveau de plusieurs voies ferrées du Centre-Val de Loire. Il promet également de sauver 11 lignes de Fret en danger. 

Autre promesse du candidat socialiste : la gratuité dans les transports pour tous les jeunes de 18 à 25 ans, en plus de la gratuité des transports scolaires. "Il faut qu’on ait du cadencement et de la densité, sinon on parle dans le vide", lui répond Marc Fesneau.

Le débat s’est achevé sur le sujet de l’aérien, sur lequel François Bonneau n'a pas pu s’exprimer, faute de temps de parole suffisant. Pour Aleksandar Nikolic, l’avion "doit être une source pour attirer des touristes et développer notre territoire".

Il estime aussi que les grands aéroports de la région pourraient "accueillir de nouveaux voyageurs" en substitution des "deux grands aéroports de la région parisienne un peu obstrués".

Nicolas Forissier a tout de suite manifesté son accord avec cette proposition, et s’en est même attribué la paternité : "Une saturation d’Orly et Roissy, récupérer une partie du trafic sans artificialiser. de l’attractivité, de l’emploi. Monsieur Nikolic reprend ce que je dis depuis 20 ans.

Marc Fesneau glisse alors qu'"on peut être autonomes d'idées". "Vous devriez être tête de liste unique !", conclue-t-il, un brin moqueur.

 

Retrouvez ici le débat de l'entre-deux-tours :

 

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