Installé depuis 2008 en grande culture à Cigogné en Indre-et-Loire, Benoit Latour, ingénieur agronome, mène ses grandes cultures (céréales) selon deux modes de production : conventionnelle et bio. Les techniques semblent complémentaires.
A l'occasion du Salon de l'Agriculture, nous vous proposons de rencontrer un agriculteur d'Indre-et-Loire. Benoit Latour, agriculteur à Cigogné en Indre-et-Loire, s'est lancé dans la grande culture bio partiellement en 2008. Il a gardé 60 % de ses terres en culture conventionnelle et a opéré une conversion en bio sur les 40 % restants. De cette manière, il est capable de comparer et d'analyser les avantages et les inconvénients dans les deux techniques.
Après sa formation d'ingénieur agronome, et avant de reprendre l'exploitation familiale, Benoit Latour a travaillé dans différents secteurs d'activités. Ces années éloignées du monde agricole l'ont rendu particulièrement attentif aux enjeux sociétaux de l'agriculture actuelle.En reprenant en 2008 l'exploitation de ses parents, il décide de se lancer dans une agriculture sans labour et avec de l'irrigation. Il sème du blé, du colza, du blé dur, du tournesol, de l'orge brassicole ou encore des semences de maïs.
Des conditions propices au développement de culture de semences biologiques à forte valeur ajoutée
Sous la pression d'un bio "sacralisé" par la société, de ses amis et de connaissances, Benoit Latour va convertir 40 % de son exploitation en culture biologique.
Pression sociétale pour le bio
Entre mesures agro-environnementales subventionnées, conversion en bio et agriculture "conventionnelle", Benoit Latour a là, matière à expérimenter et comparer différents types de conduites des grandes cultures.Ses céréales sur sol argilo-calcaire avec irrigation ont toutes les mêmes conditions de développement. Seule la conduite avec ou sans intrant (engrais, phytosanitaire) change.
Pour les céréales en conduite biologique, il limite l'exposition aux maladies par des semis tardifs avec l'assurance d'avoir de l'eau par forte chaleur. En plus des rendements plus faibles, les parcelles en conduite biologique lui donnent des sueurs froides.
Le bio c'est plus risqué. On a plus de possibilités de perdre des récoltes.
À l'usage, Benoit Latour l'affirme :
7 hectares en bio demandent autant de travail que 50 ans en conventionnels. Il y a aussi un surcout en carburant pour désherber régulièrement.
L'ingénieur agronome s'étonne que l'impact écologique global du bio ne soit pas pris en compte. Les coûts énergétiques, les risques, le déstockage du CO2 et les prix doivent entrer dans l'évaluation de l'intérêt du bio.