Les vendanges approchent. Quelle que soit la région, la réglementation impose une rémunération des vendangeurs sur la base du SMIC (soit 1398, 69 € net pour 35h de travail). Les avantages en nature (repas du midi, transport jusqu’au lieu de récolte) restent à la discrétion de chaque exploitation viticole.
Au domaine Bernard Baudry dans le Chinonais, les vendanges sont annoncées pour la semaine du 23 septembre. Elles se feront à la main, contrairement à ce qui se pratique dans les ¾ des vignobles du Centre-Val de Loire.
Le recrutement des saisonniers est presque achevé. La quarantaine de vendangeurs va deux semaines durant grappiller les raisins sur les 32 hectares classés en AOC Chinon.
Pour ce travail qui demande de la robustesse, ils recevront la moitié d’un Smic, 700 euros net à laquelle le propriétaire et viticulteur ajoute “une prime de fidélité” de 80 euros. “Nous avons instauré ce bonus l’an dernier. Il facilite le réemploi des mêmes saisonniers d’une année sur l’autre ” se félicite Matthieu Baudry.
Les vendangeurs résident dans un rayon de 30 kilomètres autour du domaine viticole de Cravant-les-Côteaux. Une fois arrivés au point de ralliement, ils sont acheminés sur les parcelles par un moyen de transport affrété par le vigneron.
Pas d’hébergement sur place
Le camping étant interdit sur les domaines, Matthieu Baudry n'a pas prévu d’hébergement alternatif pour accueillir les saisonniers. Les règles de sécurité et d’hygiène à respecter rendent impossible sa mise en œuvre.
En Bourgogne où les vins se récoltent principalement à la main, la profession s’est organisée. Elle a ouvert un centre d’hébergement en partenariat avec les pouvoirs publics. L’an dernier, le “village des vendangeurs” a permis de loger à bas coût 60 saisonniers”. "C’est une solution qui m’intéresserait, le recrutement s’en trouverait faciliter” réagit le vigneron du Chinonais.
Des saisonniers “chouchoutés”
C’est l’usage : les vendangeurs se voient souvent offrir le couvert. À Cravant-les-Côteaux, “un cuisinier vient exprès concocter les déjeuners, ça compte pour l’ambiance au travail” explique M.Baudry. Il représente un avantage en nature non négligeable qui peut faciliter le recrutement, même s'il reste à la discrétion de chaque exploitant.
Cette année, les besoins en main-d’œuvre seront certainement moins importants car “la récolte s’annonce en baisse” nous confie Nathalie Prieur de la Fédération des Unions Viticoles du Centre.