Ce jeudi, le tribunal de l’application des peines examinait la demande de liberté conditionnelle d’Alain Ferrandi. Le jugement a été mis en délibéré au 24 février prochain.
Alain Ferrandi devra patienter un gros mois pour savoir si sa demande de semi-liberté sera acceptée.
Ce jeudi, à Paris, le tribunal de l’application des peines antiterroriste a examiné la demande d’aménagement de peine effectuée par le détenu corse.
"La décision a été mise en délibéré au 24 février prochain, nous a indiqué son avocate Maître Françoise Davideau. La partie civile et le ministère public se sont opposés à notre demande pour des raisons extrinsèques au dossier en lui-même."
Non présent à l’audience, en raison des restrictions dues au Covid, Alain Ferrandi y a assisté par visioconférence depuis la centrale de Poissy.
Une demande similaire en 2019
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac en février 1998, Alain Ferrandi est incarcéré depuis mai 1999. À l’instar de Pierre Alessandri – lui aussi détenu au même endroit dans ce dossier -, il est conditionnable depuis plus de quatre ans.
Fin mai 2019, il s’était déjà vu refuser une demande similaire par la même juridiction, soit un rapprochement à la prison de Borgo avec un régime de semi-liberté. "Cela se traduit par un travail en journée et un retour en détention le soir", précise Me Davideau qui représentait déjà Alain Ferrandi lors de cette première demande dont le jugement avait été confirmé en appel en janvier 2020.
"Par rapport à cette première demande d’aménagement de peine, compare l'avocate parisienne, j’ai pu noter ce jeudi une certaine qualité d’écoute et le fait que chacun a reconnu les qualités d’Alain Ferrandi pendant sa détention et la validité du projet d’aménagement. Il y a un consensus pour reconnaitre qu’il a exécuté sa peine de façon tout à fait satisfaisante, que le projet en lui-même est satisfaisant mais on vient toujours lui opposer les faits qui sont à l’origine de la condamnation."
Visite des parlementaires
Ce jeudi, l’audience s’est déroulée juste avant la visite d’une délégation de parlementaires insulaires et continentaux à la centrale de Poissy. En début d'après-midi, ces derniers sont venus pour s’entretenir avec Alain Ferrandi et Pierre Alessandri au sujet de leur demande de rapprochement au centre pénitentiaire de Borgo. "Tout cela démontre qu’il y a un consensus continental et corse qui n’est pas contraire à l’ordre et qui défend tout simplement les droits, souligne Me Davideau. Ce qui est demandé, c’est l’application de la loi. C’est cette application de la loi qui constitue bien l’ordre public et non le contraire."
Inscrits au répertoire des Détenus particulièrement signalés (DPS), les demandes d’aménagement de peine des deux hommes n’ont pour l’instant jamais abouti.
Incarcéré depuis juillet 2003 dans le même dossier, Yvan Colonna est lui aussi conditionnable depuis quelques mois. Également placé sous le statut de DPS, il est actuellement en détention à la centrale d’Arles (Bouches-du-Rhône), où la délégation de parlementaires se rendra ce vendredi pour le rencontrer.