Prisonniers "commando Erignac" : des parlementaires vont plaider leur rapprochement directement en prison

Les 20 et 21 janvier prochains, une délégation de députés et sénateurs se rendra dans les lieux de détention des membres du commando Erignac. Leur but : "plaider pour leur rapprochement à Borgo et faire appliquer le droit".

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Ce jeudi et ce vendredi, des députés et des sénateurs insulaires et continentaux vont se rendre dans les établissements pénitentiaires où sont détenus Pierre Alessandri, Alain Ferrandi et Yvan Colonna.

Pour les parlementaires, l'idée est d’aller plaider en faveur du rapprochement à Borgo des trois membres du "commando Erignac", directement depuis leurs lieux actuels de détention. 

"Dans le droit file de la tribune publiée dans le journal Le Monde, nous organisons une visite dans les centrales de Poissy et d'Arles, comme cela est possible pour les parlementaires, indique Jean-Félix Acquaviva, député de la deuxième circonscription de Haute-Corse. Évidemment, cela se fait en informant préalablement l'administration pénitentiaire pour permettre non seulement de visiter ces lieux et de rencontrer les personnes concernées. La ligne est toujours la même : il s'agit de demander le droit au rapprochement et l'application pleine et entière du droit."

En plus de la tribune dans Le Monde, cette opération fait également suite aux discussions du 9 décembre dernier à l'Assemblée nationale. Ce jour-là, des élus insulaires et des représentants des associations de prisonniers avaient rencontré plusieurs présidents de groupes parlementaires afin de les sensibiliser sur le cas des trois détenus corses.

"Entre 8 à 10 parlementaires"

Selon nos informations, "entre 8 et 10 parlementaires" devraient participer à ces visites. "Je vais me rendre à Poissy jeudi matin à 11 heures, précise Ugo Bernalicis, député La France Insoumise de la deuxième circonscription du Nord. On va notamment voir l’un des membres du commando Erignac (Alain Ferrandi, ndlr) qui passe en commission pour discuter des aménagements de peine. En tant que parlementaire, il me semble important que la loi s’applique pour ces détenus comme pour n’importe quel autre. Par delà leur personne, je crois que c’est un enjeu important d’apaisement de la tension afin de ne pas être dans une logique de vengeance. Ce qui s’est passé (l'assassinat du préfet, ndlr) est tout à fait condamnable et a d’ailleurs été condamné par la justice. Les peines sont maintenant executées et il faut savoir regarder l’avenir sans avoir besoin de ressasser le passé."

"Il y aura une visite, confie de son côté Bruno Questel, député LREM de l'Eure. Je suis en cours d'échange avec l'administration pénitentiare. Les choses se préparent. Il y a notamment des questions de Covid à Poissy. On doit regarder tout cela. Il ne s'agit pas faire n'importe quoi et de gêner les procédures en cours. Il y aura notamment une audience pour l'un des trois prisonniers jeudi. Il convient donc de garder le recul nécesaire à la résolution de cette question qui doit être notre priorité collective. C'est e tout cas dans cette démarche collective que je m'inscris", ajoute Bruno Questel qui s'est rendu disponible pour aller à Poissy jeudi.

Bruno Questel figure d'ailleurs parmi les signataires de la tribune publiée le 17 décembre 2021 dans le journal Le Monde. Intitulé "Corse, pour une application du droit à tous les prisonniers", le texte avait été signé par les tous les parlementaires insulaires ainsi que par plusieurs présidents de groupe (UDI, socialiste, La France Insoumise, Gauche démocrate et républicaine et Libertés et Territoires) à l’Assemblée nationale. François Pupponi (Modem et démocrates apparentés) avaient également associé son nom à cette tribune.

"Avec cette visite, explique Jean-Félix Acquaviva, nous faisons valoir notre droit de parlementaire pour que la tribune se prolonge par un débat qui continue à des fins de résolution d'une problématique sensible et dans une logique d'apaisement, de justice et de droit. Nous ne sommes pas la pour faire de la pression, au sens où on l'entend dans un rapport de force classique, mais simplement pour dire que ce n'est pas un sujet anodin. C'est un sujet qui peut libérer des énergies positives pour la Corse et pour ses relations entre son peuple et Paris. Et qui enfin tournera le dos à des malentendus, des incompréhensions des injsutices qui se sont trop souvent cumulés dans ce dossier pour qu'enfin nous puissions regarder l'avenir sereinement."

Nouvelle demande pour Alain Ferrandi

Tous trois condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac en février 1998, Alain Ferrandi, Pierre Alessandri et Yvan Colonna sont éligibles à un aménagement de peine. Néanmoins, leur statut de DPS (Détenu particulièrement signalé) fait obstacle à leur transfèrement au centre pénitentiaire de Borgo

Ce jeudi 20 janvier, une audience concernant une nouvelle demande d'aménagement de peine pour Alain Ferrandi se déroulera au tribunal de Paris. En raison des restrictions dues au Covid, le détenu insulaire y assistera par visioconférence depuis la centrale de Poissy. Son avocate, Me Françoise Davideau, le représentera physiquement devant le tribunal. 

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