Vendredi 15 décembre, le collectif Corsica Pulita s'est rassemblé devant les grilles de la Collectivité de Corse. Composée d'une dizaine d'associations, cette coordination s'oppose au plan territorial de prévention et de gestion des déchets (PTPGD). Elle réclame le retrait du projet qui doit être soumis au vote des élus territoriaux en début d'année prochaine.
Associations de défense de l'environnement, de la santé, collectifs anti-mafia...
Réunies au sein du collectif Corsica Pulita, ces différentes structures ont manifesté, vendredi 15 décembre, à Ajaccio, contre le plan territorial de prévention et de gestion des déchets (PTPGD).
Devant les grilles de l'Assemblée de Corse, les membres de cette coordination ont de nouveau demandé le retrait du PTPGD, présenté en février 2021 dans l'hémicycle du cours Grandval par Guy Armanet, président de l'Office de l'environnement.
Le document est jugé "peu lisible, approximatif, et contradictoire" par le collectif qui prend pour exemple l'enquête publique.
Celle-ci s'est achevée le 24 novembre dernier. Selon Corsica Pulita, "sur les 564 signatures, deux contributions se sont déclarées en faveur du Plan et plus de 500 s’y sont fermement opposées".
Pour l'heure, le commissaire enquêteur n'a pas encore rendu son rapport et ses conclusions concernant cette enquête publique.
Le reportage de Marie-France Giuliani et Océane Da Cunha:
Autre point soulevé par la coordination : ses membres disent ne pas "comprendre le revirement de l’Assemblée de Corse et du Conseil exécutif, qui refusaient la filière CSR (combustibles solides de récupération) et la privatisation de la gestion des déchets, encore récemment".
"Le terrain des déchets est un terrain de prédilection pour tous les prédateurs en Corse et pour un tas de bandes organisées, souligne Léo Battesti, du collectif "Maffia nò, a vita iè". C'est donc grave je ne comprends pas. Je regarde cette Assemblée (de Corse, ndlr) et je me rappelle tout l'espoir qu'elle pouvait représenter. Et aujourd'hui, je m’interroge. Pourquoi on se laisse faire comme ça ?".
Corsica Pulita dénonce également certaines méthodes :
"Il y a des marchés qui ont été passés avec des entreprises de gestion des déchets avant que le plan ne soit approuvé", pointe de son côté Valérie Clementi, membre du collectif.
Contacté ce vendredi, le président de l'Office de l'environnement n'a pas répondu à nos sollicitations.
Ce plan, qui "pourrait faire l'objet de recours en justice", dixit le collectif, sera soumis au vote de l'Assemblée de Corse en février prochain.