Assassinat d'Yvan Colonna : les avocats de la famille réclament la levée du secret défense

Les avocats de la famille Colonna demandent la levée du secret défense concernant Franck Elong Abé. Ils veulent savoir si l'assassin présumé du détenu corse "pouvait être une source du renseignement pénitentiaire".

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Après la commission d’enquête parlementaire, c'est au tour des avocats de la famille d'Yvan Colonna de réclamer la déclassification de certains documents. En particulier ceux concernant son agresseur, Franck Elong Abé, suspecté d'avoir été "un indicateur des services de renseignement".

"Avec mes confrères Emmanuel Mercinier-Pantalacci et Stella Canava, nous demandons la levée du secret défense, indique Maître Sylvain Cormier, l'un des conseils de la famille Colonna. Nous voulons savoir si Franck Elong Abé pouvait être une source du renseignement pénitentiaire." 

Cette demande s'inscrit dans le cadre de l'instruction ouverte sur l'assassinat du militant indépendantiste, agressé mortellement le 2 mars 2022 à la centrale d'Arles.  

"Il y a une instruction, un collège de juges d'instruction qui enquête sur l'assassinat d'Yvan Colonna, explique Maître Cormier. Nous demandons aux juges de saisir la commission du secret de la défense nationale afin que soit levé ce secret. Il y a trop d'anomalies et de mystères dans le parcours de Franck Elong Abé. L'une des explications pourrait être qu'il était une source du renseignement." 

Maître Cormier s'appuie également sur les questions soulevées par la commission d'enquête parlementaire chargée de "faire la lumière" sur les événements survenus à la centrale d'Arles et ayant conduit à la mort d'Yvan Colonna trois semaines plus tard.

"Lorsque la commission d'enquête et son président Monsieur Acquaviva interrogent les représentants du renseignement pénitentiaire et leur disent que Franck Elong Abé était une source, ils ne répondent pas "non", ils répondent "secret défense", fait remarquer l'avocat lyonnais. Cela expliquerait ce parcours très étrange qu'a eu Franck Elong Abé en prison. Il multiplie les incidents à Arles, et il est promu auxiliaire avec la possibilité de se promener dans tout l'établissement. Cette promotion était intervenue un mois après un incident grave. Ces incidents ont d'ailleurs été cachés aux députés dans un premier temps par la direction de la prison."

"Un lièvre a été levé"

L'annonce des avocats le famille du militant indépendantiste - condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac - intervient deux jours après que la commission d'enquête parlementaire a pointé d'autres "zones d'ombre" dans le parcours de Franck Elong Abé.

Mardi 28 février, certains députés se sont en effet interrogés sur la fiche carcérale du détenu condamné pour terrorisme islamiste : celle-ci ne comportait aucune observation à partir du 29 janvier 2022, soit un mois avant l'agression mortelle d'Yvan Colonna.

"On peut dire clairement qu'il y a un lièvre qui a été levé par la commission d'enquête", souligne Maître Cormier avant d'ajouter : "j'ai une suspicion très élevée. Je pense que Franck Elong Abé pouvait être une source du renseignement et à ce titre bénéficier de mesures de faveur." 

"Néanmoins, poursuit-il,  je dois dire qu'il y a une commission d'enquête parlementaire qui travaille, et aussi des juges d'instruction qui, dans notre dossier, sont décidés et qui ont déjà par eux-mêmes demandé à ce que certains éléments soient vérifiés. Nous sommes confiants sur la possibilité que le juge d'instruction fasse droit à notre demande et que la vérité puisse éclater." 

Reste à savoir, désormais, si le juge d'instruction en fera la demande auprès de la commission du secret de la défense nationale. "Cela pourrait prendre des mois et des mois, car on a affaire à une administration qui n'a pas le culte de la transparence", conclut Maître Cormier.

Le 18 janvier dernier, cette même commission avait accédé à la demande de trois magistrats chargés de l'instruction sur l'assassinat d'Yvan Colonna de déclassifier vingt documents émanant de la direction générale de la sécurité intérieure.

Le ministre de l'Intérieur, à qui revient la décision finale, n'a toujours pas statué sur la levée du secret défense concernant ces notes de la DGSI.

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