À la suite de l'annonce de sa démission de la présidence de l'AC Ajaccio, Alain Orsoni a accordé un entretien à France 3 Corse. Après 31 ans passés en tant que dirigeant du club ajaccien, il explique les raisons de sa décision et indique qu'il restera à la tête de la holding qui possède l'ACA.
France 3 Corse : Qu'est ce qui a motivé votre décision de démissionner de la présidence de l'ACA ?
Alain Orsoni : J'aurais tendance à vous dire que c'est le vieillissement (rires). Tout simplement, comme je l'explique dans mon communiqué, il y a plusieurs facteurs : le premier, c’est que cela fait maintenant 31 ans que je suis dirigeant du club et qu'il arrive un moment où il faut passer la main. Le monde évolue, le football professionnel évolue aussi beaucoup. Je crois qu’il est temps de laisser des gens plus jeunes, probablement plus dynamiques, en tout cas plus en phase avec la modernité, pour gérer ce club et continuer à le faire grandir.
Resterez-vous président de la holding Ajaccio Imperial Corse Investissement qui possède le club ?
Je resterai président de la holding parce que les actionnaires, pour la plupart, sont des gens que j’ai personnellement contactés, et qui par amitié et par sympathie ont participé à ce projet dans lequel je les représente. Néanmoins, le nouveau président aura les pleins pouvoirs en ce qui concerne le club.
Vous parlez de "pleins pouvoirs" ; cela signifie-t-il que ce ne sera pas une présidence déléguée ? Ce n'est pas une présidence déléguée. Dans tous les cas de figure, et c'était le cas pour moi également, le président travaille en collaboration avec le directeur financier, avec le stadium manager. Évidemment, on échange, on tombe d’accord. Il n'y a pas de décisions personnelles tranchées sans qu'il y ait un débat en interne. Mais c'est le président qui aura souvent le dernier mot puisqu'il sera le président en titre de l'ACA.
Ce jeudi 13 juillet, une conférence de presse sera organisée pour présenter le nouveau président du club. Récemment, le nom de Stéphane Vannucci, adjoint aux sports à la mairie d'Ajaccio, avait circulé. Qu'en est-il ?
Il en est que je n'ai jamais compris cette information qui n'a ni queue ni tête puisque Stéphane Vannucci est un ami. C'est quelqu'un qui est souvent au club et qui nous rend des services dès qu'il le peut. Après, il est quand même adjoint aux sports à la mairie d'Ajaccio. Je ne comprends donc pas d'où est sortie cette information parce qu'elle n'a jamais été au goût du jour. Cela m'a d'ailleurs davantage gêné pour Stéphane plus que pour moi.
Votre décision de quitter la présidence intervient au lendemain d'un autre communiqué du club qui indiquait que la banque du Crédit Mutuel ne souhaitait plus compter l'ACA parmi ses clients. Y a-t-il un lien entre ce fait-là et votre démission ?
Il n'y a absolument aucun lien. Cette décision n'a strictement rien à voir avec l'information qui est tombée hier. On nous avait prévenus. Mme la directrice du Crédit Mutuel d'Ajaccio n'est pas responsable elle-même. C'est une décision qui a été prise au niveau national, comme on nous l'a bien expliqué. Compte tenu des problèmes du Gazélec, qui est au Crédit Mutuel, la banque a décidé qu'elle ne voulait plus non plus de l'ACA. C'est un raisonnement un peu spécieux, difficilement compréhensible. On n’a pas le choix, on en prend acte. Mais il y a quand même un petit parfum de xénophobie dans cette affaire.
Je vous avoue que l'on avait anticipé le problème. Ce ne sera donc pas dramatique. Mais il était bon quand même d'en informer le public, les élus et les politiques parce que cela nous semble être un "statut particulier", pour la Corse, comme d'habitude.
La saison dernière, l'ACA ne s'est pas maintenu en Ligue 1. Les résultats sportifs ont-ils pesé dans votre choix de démissionner ?
Absolument pas. Très sincèrement, cela n'a rien à voir. Nous savions que la saison dernière serait difficile. On a rencontré des problèmes auxquels on ne s'attendait pas, notamment une hécatombe de blessés à la reprise. Les résultats s'en sont donc ressentis. Notre objectif est de repartir en Ligue 2 la tête haute. Et, à moyen terme, de retrouver l'élite encore une fois. Parce que c'est quand même un bonus qui a permis au club de se structurer de manière très importante cette année, notamment au niveau des infrastructures. Cela va nous permettre de continuer cette saison car il y aura encore de nouveaux travaux et de nouvelles évolutions. On jouera donc crânement notre chance en Ligue 2 pour, pourquoi pas, retrouver la Ligue 1.