À la suite de l'incendie qui a visé une maison appartenant à l'élue ajaccienne Simone Guerrini et à ses enfants, les premières réactions de la classe politique insulaire ne se sont pas fait attendre. À Ajaccio, le maire a tenu une conférence de presse ce lundi à midi.
"Incompréhensible, injustifiable, et inquiétant". Ce sont les mots de Gilles Simeoni en réaction à l'incendie qui a visé dans la nuit de dimanche à lundi une villa appartenant à l'élue ajaccienne Simone Guerrini et à ses enfants.
Dans un tweet, le président du Conseil exécutif de Corse "exprime son soutien et sa solidarité" à l'élue ainsi qu'à sa famille. Et Gilles Simeoni d'ajouter : "Nous devons dire "Non" collectivement à la logique du chaos."
Le maire d'Ajaccio "condamne très fermement"
À Ajaccio, le maire Stéphane Sbraggia ainsi que plusieurs membres du conseil municipal ont organisé, ce lundi midi, une conférence de presse à l'hôtel de ville.
En présence de Simone Guerrini, le premier magistrat et président de la Capa "a tenu à condamner très fermement l'attentat qui a visé la maison de famille appartenant à son adjointe à la culture et au patrimoine".
Stéphane Sbraggia a notamment "dénoncé la recrudescence des attentats qui touchent citoyens et élus, tout en s'interrogeant sur cette escalade et les moyens qui seront mis en œuvre pour la faire cesser".
"On ne s'habituera pas à ce genre de situations, poursuit le maire d'Ajaccio. Personne ne peut l'accepter. Chacun le fera dans sa conscience. Je n'appelle à rien. On doit avoir un comportement digne, courageux, mais cela a ses limites parce que je ne connais pas l'étape suivante et je ne sais pas quel jeu on joue."
"In chì mondu campemu"
D'autres politiques ont également réagi. Sur Twitter, Jean-Martin Mondoloni se dit "abasourdi".
"Je condamne sans réserves l'attentat dont a été victime mon amie Simone Guerrini, femme, corse, pétrie de valeurs, élue au service de notre culture depuis tant d'années. Mancu u rispettu di Pasqua ! In chì mondu campemu?", s'interroge le coprésident du groupe "Un soffiu novu" à l'Assemblée de Corse.
Élu dans le même groupe, Pierre Ghionga a également apporté son soutien à l'élu.
"Il nous faut collectivement réagir"
Dans un communiqué, le Partitu di a Nazione Corsa apporte son "soutien" et sa "compassion" et exprime son "incompréhension" face à cet acte.
"C’est désormais l’inquiétude qui prédomine face à une situation politique grave et particulièrement délétère", indique le parti nationaliste qui "appelle à la sérénité et au dialogue au sein du peuple corse."
Ex-secrétaire national du PNC, le maire de Porto-Vecchio, Jean-Christophe Angelini, s'est également exprimé sur Twitter, apportant son "indéfectible soutien" à Simone Guerrini et à "tous les siens".
"La Corse s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos et les logiques de conflit, écrit le président du groupe Avanzemu à l'Assemblée de Corse. Il nous faut collectivement réagir."
"Le Parti Radical appelle tous les élus portés de responsabilité à condamner sans ambiguïté."
Fédération de Corse du Parti Radical
Pour la fédération corse du Parti radical et son président Émile Zuccarelli, "ces actes visent ce fondement de la démocratie que sont la commune et sa représentation. Ils ne peuvent être le fait de démocrates sincères."
Le Parti Radical "appelle tous les élus portés de responsabilité à condamner sans ambiguïté ce nouveau pas dans cette dérive mortifère qu’aucun projet pour la Corse ne saurait justifier".
"Une fois de plus, une personne élue est visée"
La section de Corse de la Ligue des Droits de l'Homme, "condamne l’attentat" et "apporte son soutien plein et entier aux victimes".
"Une fois de plus, une personne élue est visée, souligne la LDH dans un communiqué. Quel est donc le sens à donner à cette répétition d’actions qui consiste à viser systématiquement des élus, leurs proches, leurs biens personnels si ce n’est une mise à mal de notre démocratie locale ? Soyons solidaires."
Depuis quelques semaines, notamment dans la région ajaccienne, plusieurs maisons et bâtiments ont été visés par des incendies avec des tags siglés "GCC" retrouvés sur les façades. Les mairies d'Afa et d'Appietto avaient également été ciblées. Des actions revendiquées par la GCC dans un communiqué non authentifié.
Concernant la maison de Simone Guerrini, on ignore, pour l'heure, les motivations des incendiaires.
Le sujet diffusé ce lundi dans le Corsica Sera :
