Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a fermement défendu mercredi à Ajaccio "l'unité de la République" et la "singularité" de la Corse, annonçant des moyens supplémentaires, notamment en matière de sécurité, pour le quartier des Jardins de l'Empereur.
"Des habitants du quartier des Jardins de l'Empereur (...) ont exprimé une demande accrue de sécurité. Cette demande est entendue par l'État qui renforcera encore, dans les jours à venir, un plan d'action spécifique au quartier", a déclaré le ministre lors d'un discours à la préfecture de Corse.
Multiplication des opérations de contrôle, poursuite d'une action de lutte contre toutes les formes de trafics, et notamment les trafics de stupéfiants, ce plan "opérationnel dans les tout prochains jours" prévoit aussi une augmentation de la présence policière.
"Il n'y a en Corse de place, ni pour la violence, ni pour le racisme. Et je suis convaincu que c'est là la volonté de l'ensemble de ceux qui vivent en Corse", a déclaré le ministre. Il s'est rendu à la caserne des pompiers qui avaient été agressés le soir de Noël.
A Ajaccio, Bernard Cazeneuve a salué les quatre pompiers présents dans le camion d'intervention le soir des faits et s'est ensuite entretenu, à huis clos, avec des représentants du Syndicat des travailleurs corse (STC).
Bernard Cazeneuve s'est aussi entretenu avec les habitants de ce quartier et a visité la salle de prière vandalisée, avant de rendre visite aux policiers et gendarmes, et de rencontrer les représentants du conseil régional du culte musulman.
Sa venue survient six jours après les violences qui ont éclaté le 24 décembre dans le quartier des Jardins de l'Empereur, sur les hauteurs de la ville. Deux pompiers et un policier ont été agressés lors d'une embuscade la nuit de Noël.
Depuis les premières violences l'après-midi du 24 décembre (une école saccagée, des incendies de palettes...) et le "guet-apens" tendu ensuite aux pompiers, le quartier des Jardins de l'Empereur a été le théâtre de plusieurs manifestations, lors desquelles ont été proférés des propos racistes tels que "Arabi fora" (les Arabes dehors).