Lors d'une réunion au collège Giraud de Bastia, le recteur de l'Académie de Corse a apporté son soutien à l'enseignant victime de menaces de mort proférées par la mère d'un de ses élèves. L'avenir du collégien au sein de l'établissement a également été évoqué.
En marge du débrayage des enseignants en soutien au professeur visé par des menaces de mort, Jean-Philippe Agresti s'est rendu ce lundi 11 décembre au collège Giraud de Bastia.
Le recteur d'académie a rencontré l'enseignant, les équipes pédagogiques ainsi que la direction de l'établissement scolaire. Il a aussi été question de l'avenir de l'élève de quatrième dont les parents (placés en garde à vue ce lundi) sont accusés d'avoir proféré des menaces à l'encontre du professeur.
Au sortir de la réunion, le recteur s'est exprimé devant les médias.
France 3 Corse : Que s'est-il dit lors de cette réunion ?
Jean-Philippe Agresti : J'ai d'abord rencontré le professeur qui a fait preuve d’un grand professionnalisme, d'un sens de la responsabilité. Sa seule volonté est aujourd'hui de retrouver la classe, et de la retrouver sereinement. J'ai ensuite rencontré l'ensemble des représentants des équipes pédagogiques qui m'ont fait part, évidemment, de leur grande émotion. Ma présence était un soutien, un soutien fort de notre institution. Ensuite, nous avons échangé pour les modalités suivantes concernant le travail avec cet élève (dont la mère est accusée d'avoir proféré les menaces de mort, ndlr).
À la suite des menaces de mort proférées contre l'enseignant, le principal de collège Giraud a porté plainte. Appuyez-vous la démarche ?
L'institution appuie la plainte du principal. Cette plainte a été faite en plein accord avec l'Éducation nationale, avec l'institution, avec le rectorat.
Avant le collège Giraud, une autre plainte avait été déposée cette année au collège du Fium'Orbu à la suite d'un rapport conflictuel entre un parent d'élève et le corps enseignant...
C'est la deuxième fois qu'un collège porte plainte cette année. Nous serons toujours à l'appui des équipes pédagogiques et de l'ensemble des équipes éducatives. L'éducation de nos enfants, de nos élèves, c'est une communauté éducative : ce sont les élèves, les enseignants et les parents. Cette équipe éducative doit travailler ensemble. Il n'est pas possible que nos enseignants soient traités de la sorte.
Selon vous, ces relations parfois tendues entre les parents d'élèves et le corps enseignant sont-elles liées à un problème sociétal ?
Je ne suis pas là pour répondre si c'est un problème sociétal ou pas. Je suis là pour garantir que l'institution réagira toujours, et toujours très fermement, lorsque des enseignants seront menacés.
Le rectorat a apporté une sécurité fonctionnelle au professeur. Qu'est-ce que cela signifie ?
Ça signifie que nous l'accompagnerons dans toutes les procédures, absolument toutes les procédures qu'il souhaitera engager à la fois sur le plan financier, sur le plan administratif et sur le plan institutionnel.
Le professeur se sent-il accompagné et en sécurité ?
Ce professeur est en sécurité. Une enquête a été ouverte très rapidement. Nous travaillons main dans la main avec la justice. L'enquête sera menée et je suppose que la justice prendra des sanctions si elle doit les prendre. Par ailleurs, nous avons accordé la protection fonctionnelle à l'enseignant qui pourra agir de toutes les manières, avec l’appui de l’institution. .
Concernant l'élève dont les parents ont proféré des menaces à l’encontre du professeur, qu'en est-il de son avenir au sein du collège ?
Pour l'instant, l'élève sera changé de classe sur décision du chef d'établissement. Ensuite, toutes les autres mesures seront prises. Le Dasen (directeur académique des services de l'éducation nationale) recevra les parents dans la semaine.