Samedi 2 septembre, le Partitu di a Nazione Corsa a fait sa rentrée politique à Ajaccio. Lors d'une conférence de presse organisée aux Salines, le parti autonomiste a évoqué plusieurs dossiers, dressant le constat d'une situation économique et sociale dégradée.
C'est sur la place Jean Casili des Salines, à Ajaccio, que le Partitu di a Nazione Corsa a effectué sa rentrée politique samedi 2 septembre.
Entouré d'une vingtaine de militants, Pascal Zagnoli, secrétaire national du PNC, a évoqué plusieurs points : transports, saison touristique, flux migratoires, emprise mafieuse, drogue... Une manière pour le parti autonomiste de rappeler que le processus de Beauvau ne doit pas être, selon lui, "l'alpha et l'oméga de la vie des Corses".
"Les constats dans tous les domaines sont malheureusement alarmants, a déclaré Pascal Zagnoli. Ils se suivent et se ressemblent désormais d'année en année : difficultés d'accès au logement, disparités en termes d'accès à l'emploi, vie plus chère qu'ailleurs, manque de perspective pour les plus jeunes. Si ce contexte est le même depuis de trop nombreuses années, il a été considérablement aggravé par le phénomène inflationniste que nous subissons depuis des mois."
Le reportage de Dominique Moret et Stéphane Lapera :
En marge de la conférence de presse, Pascal Zagnoli a répondu aux questions de France 3 Corse :
France 3 Corse : Vous organisez votre conférence de presse de rentrée dans le quartier des Salines, à Ajaccio. Pourquoi ce choix ?
Pascal Zagnoli : Il s'agit d'un quartier populaire et historique ajaccien. Il nous semblait important de faire notre rentrée politique - ma première en qualité de secrétaire nationale du PNC - ici dans le cœur d'un quartier aux disparités nombreuses où les populations sont confrontées à de nombreux problèmes économiques, sociaux, sociétaux au quotidien. Et pour tout simplement donner un petit peu le message que si le PNC est attaché aux évolutions institutionnelles dans l'île, il n'oublie pas non plus les Corses qui, tous les jours, tiennent ce pays à bout de bras et travaillent mais qui malgré tout sont confrontés à de trop nombreuses difficultés.
Est-ce une manière, aussi, de rattraper certains dérapages, comme le tag "Arabi Fora" apparu aux Cannes, non loin d'ici, en marge de la manifestation du 17 août dernier ?
Pas que. Évidemment, il y a eu des dérapages que nous ne cautionnons pas et que nous ne cautionnerons jamais. Le PNC n'a jamais construit sa stratégie politique sur des logiques de xénophobie, de racisme ou d'antisémitisme. Pour autant, il y a des questions sociétales que l'on doit poser : lorsque l'on constate un solde naturel négatif, lorsque l'on constate que la démographie de l'île croît uniquement avec des importations de population qui, bien souvent, ont des valeurs, des us et coutumes qui sont opposés aux nôtres, pour ne pas dire incompatibles avec les nôtres. Le PNC est donc prêt à poser beaucoup de questions et à apporter des réponses, sans céder au populisme ou aux extrémismes.
Justement, parmi les questions que vous vous posez, estimez-vous que du côté de l'État, mais peut-être aussi de celui de la majorité territoriale et de l'exécutif, il n'y a pas de réponse ?
Aujourd’hui, nous disons simplement que d'un côté il y a le mutisme de Paris depuis le vote du rapport du 5 juillet de l'Assemblée de Corse concernant le processus de Beauvau. C’est un processus auquel nous restons malgré tout attachés. Pour autant, on considère que ce processus n'est pas non plus l'alpha et l'oméga de la vie des Corses et qu'il faut continuer de parler des sujets du quotidien et des grands dossiers de la Collectivité de Corse qui restent à l'arrêt. On souhaite mettre aussi un petit peu en parallèle d'un côté, le mutisme de l'État à Paris et l'inertie de l'exécutif territorial qui, de notre point de vue, n'est pas au niveau sur bon nombre de sujets.