Après une journée passée à Ajaccio à la rencontre des habitants, postiers ou encore gaziers, le candidat communiste à la prochaine élection présidentielle à tenu un meeting. Outre son programme, Fabien Roussel s’est également prononcé sur l’autonomie de la Corse.
C’est un Fabien Roussel « heureux » qui a pris la parole, mercredi 9 février, dans une salle du palais des congrès d’Ajaccio. Le candidat communiste à la prochaine élection présidentielle y avait donné rendez-vous pour son unique meeting insulaire.
Et l’appel a été entendu. Les 150 chaises dépliées pour l’occasion sont toutes occupées et les retardataires n’ont d’autre choix que d’assister à la prise de parole du candidat débout. « Il va falloir faire agrandir les salles que nous avons réservées pour nos meetings. Pour l’instant, elles sont toutes trop petites. C’est plutôt bon signe, ça veut dire qu’il se passe quelque chose », se félicite Fabien Roussel, acclamé par la foule composée en majorité de retraités.
En préambule, il remercie « les dizaines de maires corses qui ont parrainé ma candidature et qui ne sont pas tous membres du Parti communiste français. » Afin de définitivement séduire son public, déjà largement conquis, il insiste sur l’Histoire de la Résistance dans l’île. « La Corse a été le premier territoire de France à se libérer du fascisme. En Corse, la Résistance, ça veut dire quelque chose, c’est ce qui permet de vivre libre et Français », lance-t-il au public.
« Qu’avez vous fait pour être traités si injustement ? »
Le candidat n’attend pas longtemps avant d’aborder « la principale préoccupation des Corses : la vie chère ». Alimentation, prix des carburants, il énumère tous les produits où la facture des insulaires affiche un prix supérieur à celui du continent. « Comment est-ce possible lorsque l’on sait qu’ici le taux de chômage est plus élevé, tout comme le taux de pauvreté des moins de 25 ans et les plus de 65 ans ? Qu’avez vous fait pour être traités si injustement ? », s’interroge Fabien Roussel.
Comme solution, le candidat décline donc son programme. Il martèle vouloir construire « une France de la bonne paye ». Et pour y parvenir, il propose une augmentation du SMIC à 1.900 euros brut par mois et une revalorisation de la pension minimale de retraite à 1.200 euros net par mois. Dans le même temps, Fabien Roussel souhaite voir diminuer les factures de gaz et d’électricité ainsi que rétablir l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune transformé en impôt sur la fortune immobilière en 2018 ndlr.) et le multiplier par trois.
Puis, dans un sourire, il aborde son idée de « Roussellement ». « Macron a théorisé le ruissellement qui consiste à favoriser les riches en croisant les doigts pour qu’ils ruissellent. Je propose le ‘Roussellement’ qui consiste à partir de la base, à redonner le pouvoir d’achat à ceux qui consomment afin qu’ils fassent tourner l’économie réelle », explique-t-il au public hilare.
« Quel contenu mettez-vous dans le mot autonomie »
Avant de conclure, le candidat se penche sur la question de l’autonomie de la Corse. Il annonce aux spectateurs avoir discuté dans la journée avec Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de l’île. « Je me demande sur quoi je dois me positionner. Je lui ai demandé : quel contenu mettez-vous dans le mot autonomie ? Présentez moi le projet. Est-ce qu’en cas d’autonomie la Corse aura un droit du travail différent que sur le continent ? Est-ce que l’île aura un statut spécial en terme de fiscalité ? Est-ce que les Corses partiront à la retraite à 63 ans lorsque les Français du continent partiront à 60 ans ? »
Une fois le projet écrit, et si Fabien Roussel atteint la présidence de la République, il assure qu’un référendum sera organisé. « C’est aux Corses de décider. Vous déciderez en connaissance de cause car il est important que les Corses soient pleinement associés et pleinement éclairés sur une question si importante. »
La visite du candidat se poursuit à Bastia, ce jeudi 10 février. Il y rencontrera notamment les dockers et les postiers.