Gilles Simeoni, Laurent Marcangeli, Jean-Christophe Angelini et Paul-Félix Benedetti avaient rendez-vous sur notre plateau pour confronter leurs idées à quelques jours du deuxième tour des territoriales. Vous pouvez le revoir en intégralité ici.
Trois nationalistes, face à un candidat de droite. Le combat semble déséquilibré. Mais penser cela, c'est méconnaître les réalités complexes du jeu politique insulaire.
Si le premier tour a placé les nationalistes en position de force, mathématiquement parlant, Laurent Marcangeli veut penser que les Corses qui ne se reconnaissent pas dans les autonomistes et les indépendantistes se rangeront derrière lui : "je suis une alternative. Je représente ce qui n'est pas nationaliste, et qui doit néanmoins être entendu, et écouté, dans le cadre du débat public en Corse. Il y aura très peu de représentativité dans ce futur hémicycle, et ce n'est pas une très bonne nouvelle. Mais c'est ce qu'a voulu le peuple dimanche dernier, donc, il faut en tirer toutes les conséquences".
D'autant que le maire d'Ajaccio sait qu'il n'aura pas forcément à affronter un bloc solide, sur les bancs de l'Assemblée. Les deux jours qui ont suivi le premier tour l'ont prouvé à ceux qui avaient fait mine de ne pas s'en apercevoir durant les derniers mois. Du côté des nationalistes, on est loin de l'union sacrée.
D'abord, il y a Paul-Félix Benedetti, qui n'a jamais fait mystère de son envie de jouer sa partition en solo. Au moins jusqu'au troisième tour : "ce sera un débat de valeur. Les candidats qui sont face à moi, je n'en partage pas toujours les valeurs, mais je les respecte. Moi, je suis là pour convaincre les électeurs. Pour que dimanche, au sortir des urnes, Core in fronte soit plus présent que jamais".
Et puis il y a Jean-Christophe Angelini et Gilles Simeoni. Les deux frères ennemis de l'autonomisme. Qui ont dirigé l'île durant près de six ans, avec Corsica Libera, avant que l'alliance Pè a Corsica ne vole en éclats. Le maire de Porto-Vecchio a ouvert sa liste aux colistiers de Jean-Guy Talamoni, mais n'est pas parvenu à reformer le triumvirat :
"Il n'y a pas vraiment eu de discussions. Nous avons lancé un appel aux deux autres composantes de la mandature écoulée. Certains ont répondu. D'autres pas... Pour le reste, nous verrons, mais je pense que les Corses ont compris que dimanche prochain, il faudra une majorité neuve, plurielle, et qu'il ne faudra pas mettre le pouvoir entre les mains de quelques-uns".
Gilles Simeoni, à quelques minutes du débat, reste, lui, dans son couloir de nage. En tête au premier tour, et en position de force, il se garde bien de commenter les tractations des derniers jours, ou leur absence. Et déroule son discours : "on est prêts à débattre, parce que l'on sait exactement ce que l'on veut. Et ce que l'on veut faire. Dans un esprit démocratique et éthique".
On le voit, le rapport de force n'est pas vraiment aussi clair qu'on le pense. La tension est palpable, tout comme le ressentiment, sur le plateau. Chaque chose en son temps. On n'est pas encore au troisième tour.
Alors il n'est pas dit que les coups portés durant le discours le soient tous en direction de Laurent Marcangeli...
LE DEBAT :
Retrouvez nos portraits des quatre candidats :