Et la tâche paraît compliquée, tant, depuis une semaine, les avis divergent dans la classe politique, et plus encore au sein même de la famille nationaliste...
Dans la foulée du congrès des maires de Corse-du-Sud, un comité stratégique se tient à Ajaccio cet après-midi. A l'ordre du jour, l'attitude à adopter concernant les discussions avec Paris, après le rejet de la demande de libération conditionnelle de Pierre Alessandri, le 29 septembre dernier.
Un avis plus (ou moins) tranché
Depuis une semaine, les élus, mais pas seulement, se positionnent, plus ou moins clairement, sur la question. Certains, en particulier les deux mouvements indépendantistes, Core in Fronte et Corsica Libera, appellent à un arrêt immédiat du processus. Même son de cloche du côté des syndicats des jeunes nationalistes, et du collectif L'Ora di u ritornu.
Un Soffiu Novu, seul groupe non nationaliste de l'assemblée de Corse, veut poursuivre les discussions, malgré son "indignation" face à la décision de justice, précise la droite. Le PNC reste plus évasif. Le mouvement dirigé par Jean-Christophe Angelini ne se prononce pas clairement sur le maintien ou non de sa présence lors de possibles prochaines réunions. l'un comme l'autre demandent que le président de la République doit prendre position clairement au sujet de la question des prisonniers.
Quant à la majorité territoriale, si elle a de son côté affirmé "sa détermination a voir aboutir le processus de discussion en cours avec Paris", elle n'a pas non plus affiché une position claire. Femu assure attendre "des signes politiques de l'Etat" concernant les prisonniers. Quant à savoir si sa présence aux réunions sera conditionnée à cette exigence, bien malin qui peut le dire...
Inconciliables ?
On le voit, pour parvenir à afficher une position commune au sortir de ce comité stratégique, il va falloir parvenir à arrondir les angles. et ce n'est pas gagné.
En attendant, la visite de Gérald Darmanin, qui devait se rendre en Corse hier et aujourd'hui, a été reportée. La raison, selon le cabinet du ministre de l'Intérieur :"les conditions d'un débat serein avec les maires sur des politiques publiques telles que le traitement des déchets et de l'eau ne sont pas réunies."
De l'art de l'understatement en politique...