Indigné, mais opposé à "la politique de la chaise vide", le groupe Un Soffiu Novu pense que la solution passe, plus que jamais, par les discussions avec le gouvernement.
Un soffiu Novu, divers droite, est le seul groupe de l'Assemblée de Corse qui n'est pas nationaliste. Mais lorsque, jeudi 29 septembre, la décision de la cour d'appel antiterroriste de rejeter la demande de libération conditionnelle de Pierre Alessandri a été rendue publique, Un Soffiu Novu s'est joint au concert d'indignations des élus nationalistes, dénonçant une décision que Gilles Simeoni a qualifié à la tribune d'"incompréhensible et structurellement dangereuse".
Pondération
Le co-président du groupe, Jean-Martin Mondoloni parlait le soir-même d'un "sentiment d'injustice". Selon lui, "un état de droit ne doit pas s'autoriser tous les droits".
Mais, sur notre plateau, le coprésident d'Un Soffiu Novu prenait soin de préciser que l'indignation de la droite insulaire s'exprimerait "avec pondération, sans avoir le verbe haut, ou prendre des initiatives spectaculaires".
Manière de prendre ses distances, clairement, avec la colère que l'on sentait poindre chez certains nationalistes, au sein, et en dehors de l'hémicycle.
Savoir raison garder, alors que l'orage menace. C'est un peu la position qu'a choisi d'adopter le groupe, qui, dans un communiqué de presse, ne se prive pas de déplorer "l'interruption des travaux en pleine session pour réagir à l'actualité, quelle que soit l'indignation qu'elle peut susciter. L'exercice de notre mission d'élus au service des Corses et la gestion des affaires insulaires doivent rester le centre de nos préoccupations, en plus d'être notre devoir".
Garder ouvert le dialogue
C'est pourquoi la droite insulaire, par l'intermédiaire de sa représentation dans l'hémicycle, n'a pas tardé à prendre position clairement sur la question sensible, du maintien ou non des discussions avec Gérald Darmanin et le gouvernement.
Notre responsabilité, c'est de ne pas quitter la salle.
Jean-Martin Mondoloni
Alors que Core In Fronte, et Corsica Libera, qui n'a pas de groupe à l'assemblée, demandent l'interruption du processus, Jean-Martin Mondoloni, dès jeudi soir, sur notre plateau, adoptait sans surprise une position inverse : "nous ne souhaitons pas la politique de la chaise vide. Il faut faire prospérer les fils du dialogue, et c'est en se rendant à Paris que l'on pourra trouver des solutions, y compris sur des ces sujets épineux. S'ils ne sont pas réglés, ils vont continuer à empoisonner le processus".
Jean-Jacques Panunzi, sénateur de Corse-du-Sud apparenté aux Républicains, est sur la même ligne. Dans un communiqué, il affirme que "l'on ne peut pas sans cesse revendiquer l’état de droit et rendre responsable le Gouvernement d’une décision de justice".
Laurent Marcangeli, leader de la droite insulaire, député de la première circonscription de Corse-du-Sud, et président du groupe Horizons à l'Assemblée nationale, reste pour l'heure silencieux.
Dimanche 2 octobre, Femu a Corsica, le parti de Gilles Simeoni, premier interlocuteur du monsieur Corse, Gérald Darmanin, a également fait connaître sa position à ce sujet. Au sortir d'une réunion à huis-clos à Corte, il a fait savoir qu'il n'envisageait pas d'interrompre les négociations, en affirmant "sa détermination à voir aboutir le processus de discussion en cours avec Paris".
Reste désormais à connaître le point de vue du PNC à ce sujet. Le parti de Jean-Christophe Angelini se réunit dans la soirée pour débattre de cette question, qui devrait conditionner l'actualité politique des prochains mois en Corse.