La demande d'aménagement de peine de Pierre Alessandri, acceptée en première instance, a été rejetée par la cour d'appel antiterroriste de Paris. Incarcéré depuis mai 1999, le détenu corse condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac est conditionnable depuis mai 2017.
Un nouveau refus. La cour d'appel antiterroriste de Paris a rejeté ce jeudi 29 septembre la demande d'aménagement de peine déposée par Pierre Alessandri.
"Suivant les réquisitions du procureur général de Paris, la chambre de l'application des peines de la cour d'appel de Paris a, ce jour, infirmé la décision rendue en première instance et rejeté la demande d'aménagement de peine formulée par Pierre Alessandri", a indiqué le procureur général Rémy Heitz dans un communiqué.
"La motivation du rejet est toujours liée à la notion de trouble exceptionnel à l'ordre public représenté par la mort du préfet et l'atteinte grave à la nation", indique-t-on du côté des conseils du détenu, en complément "d'autres considérations sur les événements consécutifs à l'assassinat d'Yvan Colonna et la réapparition de groupes armés."
Le 12 mai dernier, le projet de semi-liberté du détenu corse avait été accepté en première instance. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) avait immédiatement fait appel, suspendant de facto sa mise en application.
Transféré aux côtés d'Alain Ferrandi à la prison de Borgo en avril dernier, Pierre Alessandri demandait une autorisation de sortie la journée pour aller travailler dans une entreprise agricole, avec un retour en détention chaque soir.
Troisième refus
Par le passé, Pierre Alessandri, âgé de 63 ans, avait déjà déposé deux demandes similaires devant le tribunal d'application des peines antiterroriste de Paris, en octobre 2019 et en juillet 2021. Toutes deux ont été acceptées en première instance, et immédiatement contestées par le PNAT, avant d'être infirmées en appel.
Pierre Alessandri s'est pourvu en cassation contre le deuxième refus de la justice de lui octroyer cet aménagement de peine. La décision de la cour de cassation est attendue le 26 octobre.
Condamné en 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac (en 1998), incarcéré depuis 1999, il est conditionnable depuis cinq ans.