Aux Scontri Populari de Core in Fronte, la réflexion autour de la mise en place "d'un rapport de force populaire avec le gouvernement français"

La quatrième édition des Scontri Populari s'est tenue ce dimanche 16 juillet à Ponte Novu. Organisées par le mouvement indépendantiste Core in Fronte, elles ont notamment été l'occasion de débats autour de la drogue, d'AirBnb et de la vie chère, mais également d'un retour sur le projet de statut d'autonomie de la Corse.

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Votée le 5 juillet dernier par les élus l'Assemblée de Corse, à raison 46 voix pour, 16 contre et une abstention, la délibération en faveur d'un statut d'autonomie pour l'île continue d'alimenter nombre de discussions des partis nationalistes.

Dernier exemple en date, les Scontri Populari de Core in Fronte, tenues ce dimanche 16 juillet à Ponte-Novu. Une quatrième édition hautement politique, aux thématiques de conférences intimement liées à l'actualité insulaire : drogue, AirBnB ou encore vie chère. Sans oublier, bien sûr, la question d'une évolution institutionnelle de la Corse et ses conditions.

Comme pour rejouer le match, ou le poursuivre au-delà des longs mois depuis le lancement du désormais bien connu en Corse processus de Beauvau, c'est ainsi un débat autour de la "convergence patriotique et demande d'un Titre de la Corse, comment créer les conditions d'un rapport de force populaire avec le gouvernement français" qui est venu clôturer - avant la soirée festive - les discussions.

L'attente d'un acte politique "à la hauteur de ce qu'a fait Mitterrand en 1980"

Le projet d'autonomie voté par les élus de l'Assemblé de Corse, et au-delà, le processus de Beauvau, doit nécessairement aboutir, a insisté Paul-Félix Benedetti, leader de Core in Fronte. "Les Corses ont massivement poussé des programmes patriotiques. L'autonomie est un consensus, qui a fait une large majorité à l'Assemblée de Corse avec plus de 70 % des votants. Aujourd'hui, ce projet politique, estampillé du sceau de la démocratie corse, doit être retenu, examiné, proposé et validé."

"Ce projet politique, estampillé du sceau de la démocratie corse, doit être retenu, examiné, proposé et validé."

Paul-Félix Benedetti, leader de Core in Fronte

Une non-acceptation de la part du gouvernement serait, a-t-il estimé, un refus "de la démocratie, mais aussi chercher à faire rentrer la Corse dans les voies du chaos, de la violence et de la rupture." Avec ce "projet politique de haut niveau" se dessine peut-être un début de solution pour solder "cinquante années de conflits contemporains" entre l'île et Paris, a renchéri Paul-Félix Benedetti.

Qui le rappelle : le mouvement indépendantiste, en ratifiant cette délibération, a fait un "énorme effort avec un consensus par le bas". Consensus qui se doit désormais d'être validé, et doit donner place à "un acte politique qui sera à la hauteur de ce qu'a fait François Mitterrand en 1980", a conclu le représentant de Core in Fronte.

Plusieurs représentants du mouvement national

Ce sont environ 80 personnes ont pris part à cette table ronde, à laquelle "toutes les organisations du mouvement national" étaient invitées à participer. Corsica Libera mis à part, tous les partis ont répondu à l'appel, avec notamment, pour Femu a Corsica, le député Jean-Félix Acquaviva ou le secrétaire national du parti François Martinetti, ou encore pour le PNC Saveriu Luciani, conseiller exécutif Avanzemu. 

"Il faut aussi qu'on réussisse à rassembler avec nous les forces vives"

Saveriu Luciani, élu Avanzemu

"Vis-à-vis de l'Etat, sur un processus qui n'est pas encore historique, nous devons converger avec toutes les forces du mouvement national, a insisté ce dernier. Et au-delà, il faut aussi qu'on réussisse à rassembler avec nous les forces vives, y compris les courants politiques absents de l'Assemblée de Corse", ou présent mais ayant préféré s'abstenir de voter la délibération, a-t-il ajouté, en référence à l'élue non-inscrite mais représentante de Corsica Libera, Josepha Giacometti-Piredda. 

"La solution politique doit venir de la force que peut dégager le peuple corse vis-à-vis de l'Etat avec un véritable rapport de force", a repris Saveriu Luciani.

Outre les militants et partisans politique, ce sont aussi des syndicalistes qui se sont joints au débat. Des syndicats qui regrettent, justement, de ne pas avoir été invités à participer aux discussions avec Paris.

Jean Brignole, ex-leader du STC, le rappelle : "En septembre dernier, nous avions déjà fait une conférence de presse en disant que les syndicats étaient hors jeu de la démarche [du processus de Beauvau, ndlr]. Nous l'avons redit à plusieurs reprises, au président de l'Exécutif, aux élus de l'Assemblée : on ne pourra pas parler social et d'autonomie s'il n'y a pas d'avancées sociales. Et qui de mieux que les organisations syndicales pour parler de ce problème ?"

Un débat organisé, donc, dans le cadre d'une fin de processus de Beauvau très suivie, tant par les mouvements politiques que par les "forces vives" insulaires. 

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