Dans un communiqué commun, les sections STC de La Méridionale et de Corsica Linea indiquent attendre "une clarification rapide des représentants de l’autorité délégante et de la direction de La Méridionale", en charge des futures rotations entre L'Île-Rousse et Toulon. Une ligne maritime qui suscite "les inquiétudes" du syndicat nationaliste qui se montre pour l'instant "prudent" quant aux possibles impacts de son ouverture sur le service public.
La future liaison maritime Île-Rousse-Toulon continue de susciter la réaction des syndicats.
Après le SAMMM et la CGT, c'est au tour du STC de s'exprimer, ce mercredi 28 février, sur l'ouverture de cette ligne assurée par La Méridionale. Les rotations entre le port balanin et celui du Var débuteront à partir du 6 avril prochain et s'effectueront en dehors de l'actuel contrat de délégation de service public couvrant la période 2023-2029.
Dans une communication commune baptisée "Unità Marittima", les deux sections du syndicat nationaliste de La Méridionale et de Corsica Linea parlent d'une même voix "afin de livrer [leur] position sur la base d'une analyse factuelle, objective, neutre et mesurée de la situation en cours à ce jour".
Officiellement, cette nouvelle rotation a été mise en place "pour satisfaire une forte demande des passagers". Mais depuis l'annonce de son ouverture, des salariés de la Corsica Linea craignent que La Méridionale transporte également du fret. Le SAMMM et la CGT avaient alors pointé une "mise en péril de la délégation de service public".
"En ce qui concerne les inquiétudes légitimes que suscite aujourd’hui l’ouverture par La Méridionale d’une ligne en OSP légères avec du fret entre Toulon et l’Isula, nous sommes bien conscients des enjeux que représente cette question, écrit le STC, majoritaire au sein de la compagnie appartenant à CMA-CGM. Nous restons naturellement très vigilants face aux risques potentiels que pourrait constituer le transport de fret sur le modèle actuel de desserte maritime de la Corse si le principe de non-substituabilité du port de Marseille venait à être remis en question."
Le 13 février dernier, dans un communiqué, La Méridionale avait indiqué que l'ouverture de cette ligne "s’inscrit totalement dans le cadre des obligations de service public telles qu’elles sont définies".
Dans son texte, le Syndicat des Travailleurs Corses évoque "un contexte de harcèlement juridique permanent de la part de Corsica Ferries", ainsi que l'enquête récemment ouverte par la Commission européenne sur les aides d'État accordées par la France aux deux compagnies délégataires.
"Est-il nécessaire aujourd’hui de rappeler que nous ne tolérerons aucune erreur de stratégie de la part de nos actionnaires privés pouvant mettre en péril le dispositif actuel de desserte en délégation de service public", prévient le syndicat.
"Contradictions et clarification"
"Unità Marittima" relève cependant "de sérieuses contradictions quant aux analyses juridiques livrées de part et d’autre en ce qui concerne les impacts possibles de cette ligne sur le service public de transport maritime de la Corse". Et le syndicat nationaliste d'afficher une certaine mesure :
"Nous restons donc à ce jour plus prudents que certains dans nos prises de position et appelons à la plus grande transparence de chacun dans ce dossier primordial tant il revêt un caractère fondamental en termes de retombées économiques et sociales pour notre pays."
Ainsi, "afin de lever définitivement le doute sur les risques identifiés, mais aussi afin d’adopter une position appropriée sur ce sujet", l'organisation syndicale fait savoir "qu’une clarification rapide a été exigée par le STC auprès des représentants de l’autorité délégante et de la direction de La Méridionale".
"En fonction des conclusions qui seront alors tirées, expose le STC, Unità Marittima se positionnera sans surprise en faveur d’une solution qui préserve le schéma actuel de desserte maritime en DSP, étape ultime avant la concrétisation de notre projet commun."
Dans son communiqué, le syndicat nationaliste n'appelle pas, pour l'heure, à la grève.
Pour rappel, un préavis a été déposé par la CGT à compter du 11 mars. D'une durée de 48 heures, il concerne l'ensemble des lignes Corse-continent assurées par les deux compagnies délégataires.