Jeudi 26 octobre, la cour d'assises de Paris a condamné Rédoine Faïd à 14 ans de réclusion criminelle pour son évasion du centre pénitentiaire de Réau en juillet 2018. Parmi les douze accusés qui comparaissaient au procès, Jacques Mariani a écopé de deux ans de prison ferme concernant un autre volet : celui relatif à un projet avorté d'évasion de Rédoine Faïd de la prison de Fresnes en 2017. Son avocat a indiqué faire appel de la condamnation.
Le verdict est tombé vers 0h30, dans la nuit du 25 au 26 octobre.
Après avoir délibéré pendant plus de 60 heures depuis mardi dernier, la cour d'assises de Paris a condamné, ce jeudi, Rédoine Faïd à 14 ans de réclusion criminelle. Le braqueur multirécidiviste y était jugé avec onze autres accusés depuis le 5 septembre pour sa spectaculaire évasion de la prison de Réau (Seine-et-Marne), le 1er juillet 2018.
La peine prononcée est inférieure à celle requise par les avocats généraux qui demandaient 22 ans de prison à l'encontre de l'homme de 51 ans.
Son frère, Rachid Faïd, a quant à lui écopé de 10 ans de prison. Il a été reconnu coupable de l'avoir aidé à s'évader en prenant en otage un pilote d'hélicoptère, qui s'était posé devant les parloirs du centre pénitentiaire de Réau.
Dans le box des accusés se trouvait également Jacques Mariani.
Figure du grand banditisme insulaire, il a été condamné par cette même cour d'assises à deux ans de prison ferme pour "association de malfaiteurs" concernant un autre volet : celui d'un projet avorté d'évasion de Rédoine Faïd de la prison de Fresnes en 2017. Le braqueur de Creil était accusé d'avoir demandé à Jacques Mariani de l'aider à s'évader en échange d'assassinats visant des membres d'un clan corse rival. Des faits que les deux hommes ont tous les deux niés à l'audience.
Dans ce volet, Jacques Mariani avait été mis en cause par une personne ayant obtenu le statut de repenti en 2020. L'homme - qui a depuis perdu ce statut mais a conservé son identité d'emprunt - a également comparu à l'audience (derrière un paravent). Il avait mis en cause Jacques Mariani et dit avoir joué les intermédiaires entre le Corse et le frère de Rédoine Faïd pour ce projet d'évasion. Des confidences qui lui ont valu sa présence dans le box des accusés. La cour d'assises l'a condamné à deux ans de prison avec sursis.
Appel de la condamnation
Le 18 octobre, les avocats généraux avaient requis 5 ans de prison à l'encontre de Jacques Mariani. L'accusation avait ainsi décrit "un projet criminel mûrement réfléchi qui avance sous les radars de la justice".
Vendredi dernier, les conseils de Jacques Mariani avaient quant à eux plaidé l'acquittement, insistant notamment sur les dépositions à la barre de plusieurs enquêteurs qui avaient indiqué "n'avoir trouvé aucun élément" prouvant l'existence d'un projet d'évasion avorté en 2017.
"Quand on conteste des faits depuis le début, on regrette forcément cette décision de justice, nous a confié ce jeudi en fin de matinée Maître Hedi Dakhlaoui, avocat de Jacques Mariani. C’est la raison pour laquelle on va interjeter appel de l’arrêt rendu cette nuit par la cour d’assises de Paris."
"On ira devant une cour d'appel pour de nouveau plaider l’acquitement."
Maître DakhlaouiAvocat de Jacques Mariani
Pour le pénaliste, la cour n'a pas suffisamment pris en considération la déposition des policiers à la barre :
"C’est précisément la raison pour laquelle on va faire appel, explique-t-il. Surtout quand vous avez trois fonctionnaires de police qui se présentent à la barre de la cour d’assises en disant que pour eux il n'y a pas d’éléments qui viendraient conforter une association de malfaiteurs."
Selon l'avocat parisien, la cour s'est appuyée sur "les éléments de personnalités de Jacques Mariani : une incarcération particulièrement longue, plusieurs condamnations, et surtout la manière dont il a été présenté pendant ces deux mois d’audience. Il y a peu de doute là-dessus et on le regrette, souligne Maître Dakhlaoui, avant de conclure : Et c’est pour ça qu’on ira devant une cour d'appel pour de nouveau plaider l’acquittement."
Concernant toutes les peines prononcées par la cour d'assises de Paris lors de procès, celles-ci s'échelonnent de 14 ans de réclusion criminelle à un an de prison avec sursis.