Des producteurs s'organisent pour vendre leurs produits en s'adaptant aux nouveaux modes de vie. Ils proposent un système de drive. Une association d'une trentaine d'exploitants a créé le Drivulinu, après une commande sur internet, les clients récupèrent leurs achats à Bastia et à Borgo.
Sur ce petit stand aux allures de marché, ces clients viennent chercher leurs commandes passées sur internet. Dans les cagettes : légumes, œufs ou encore fromages.
Des produits fermiers issus d'exploitations installées entre le Cap Corse à la Plaine orientale. Les acheteurs paient un peu plus cher, 3 euros pour six œufs par exemple, mais c'est justifié. « Quand on pense au transport d’un produit bio qui nous vient du Pérou et qu’on peut trouver au supermarché. Il a quelque chose d’inconsistant là-dedans et puis de contradictoire », estime une consommatrice.
Les œufs du Drivulinu, ce sont les poules de Yannick Carteret qui les pondent. Installé en bio à Bravone, l'éleveur reçoit son bon de commande par mail et n'a plus qu'à les préparer. « C’est nettement plus simple par rapport au système de commercialisation que j’avais avant où je jonglais avec des sms pour prévenir les gens de mes disponibilités, ou des contrats qui était sous forme de contrat Amap six mois à l’avance, où j’avais des tableaux à gérer tout seul. Je perdais beaucoup de temps et je faisais pas mal d’erreurs alors que là, c’est géré en direct », explique-t-il.
25 producteurs
L'association regroupe 25 producteurs. Des professionnels parfois isolés comme Pierre Pellegri, éleveur caprin à Moïta dans la Costa Verde. En rejoignant le Drivulinu en janvier, il s'est créé un nouveau marché. « On a déjà notre clientèle pour le fromage et le brocciu, mais c’est vrai que pour les yaourts ça demandait à être développé. Donc on s’est dit pourquoi pas. Et peut-être que plus tard, on pourra aussi proposer du fromage au Drivulinu quand on aura un peu plus de production », espère le producteur.
Tous les produits sont acheminés à Biguglia. Les producteurs et l'unique salariée du Drivulinu les dispatchent en fonction des commandes. Une logistique qui a un coût : 17% prélevés sur chaque vente. « Il faut d’une part payer l’employée. Il n’y a qu’une seule employée dans l’association et c’est obligatoire. D’autre part, on a une partie de communication. On a toute la partie logistique. Il faut récupérer de la marchandise à droite et à gauche, les assurances », souligne Stéphanie Ravarit, organisatrice du Drivulinu.
Le drive de producteurs réalise un chiffre d'affaires de 1 200 euros par semaine. L'objectif est de le doubler d'ici le mois de juin.