Le collectif des médecins libéraux de l'île ne décolère pas, après le refus de Paris de prendre en compte les spécificités de la Corse en matière de soins. Le 16 mars, un séminaire sera organisé à Biguglia pour expliquer les enjeux d'un possible déconventionnement à l'opinion publique.
"RDV surchargés, impossibilité de trouver un nouveau médecin traitant, délai de RDV trop long, impossibilité de pouvoir consulter un spécialiste, impossibilité de pouvoir être soignés correctement, consultation médicale avec des non-médecins… La réalité est là".
Le bilan dressé par Cyrille Brunel, médecin du sport et porte-parole du collectif ML Corsica, est édifiant. Et d'autant plus lourd que le constat peut être partagé, au quotidien, par les patientes et les patients insulaires.
Au printemps dernier, ce collectif voyait le jour, et prenait très rapidement une ampleur inédite sur l'île. Il réunit aujourd'hui plus de 300 praticiens et praticiennes, généralistes ou spécialistes. Durant des mois, il a disputé un bras de fer avec les instances parisiennes, avec l'espoir que les choses pourraient peut-être changer.
Mais, au début de l'année, le verdict est tombé : Les solutions qui ont été proposées par le collectif ont été repoussées par la Caisse Nationale d'Assurance Maladie.
Détermination
Cela signifie, résume ML Corsica, "que nous avons épuisé toutes les possibilités pour faire reconnaître les spécificités Corse afin que les Corses puissent bénéficier d’une médecine de la même qualité que sur le continent, mais également pour apporter un changement à la convention médicale pour garantir un accès au soin pour les patients".
Et le collectif, une nouvelle fois, de brandir la menace d'un déconventionnement : "par cette action nous chercherions à ce que l’assurance maladie revienne vers nous avec de meilleures intentions, en nous proposant un nouveau contrat garantissant la qualité des soins pour tous et l’exercice d’une médecine libérale dans des conditions acceptables. Nous mettrions donc le ministère de la santé devant ses responsabilités".
Le problème, c'est que le déconventionnement, c'est la possibilité pour le médecin de fixer ses propres tarifs. En clair, c'est l'assurance de payer plus cher son passage chez le praticien, et un remboursement moindre de la Sécurité sociale...
Pour faire le point sur cette notion, floue pour de nombreuses personnes qui ne font pas partie du monde médical, un séminaire se tiendra le 16 mars prochain, à 8h30, à l'hôtel Mercure de Biguglia. Il est intitulé "déconventionnement collectif en Corse : informations, discussions, enjeux pour le patient et le médecin".
Ce dernier affiche déjà complet, témoignage de l'intérêt que porte la profession à la question en Corse.