Entre le 30 janvier et le 3 février, Joseph Aguzzi comparaissait devant la cour d’assises d’appel de Corse-du-Sud pour l’assassinat de Laurent Bracconi, en juillet 2015 à Bastia. À l’issue des débat, le sexagénaire a été condamné à 14 ans de réclusion criminelle, deux ans de plus qu'en première instance. Retour sur cinq jours d’audiences.
Dans la salle d'audience, les proches de Joseph Aguzzi sont sous le choc. De longues secondes leur sont nécessaires avant de réaliser.
Le sexagénaire vient d'être reconnu coupable de l'assassinat de Laurent Bracconi, le 21 juillet 2015 à Bastia. Il est condamné à 14 ans de réclusion criminelle, deux ans de plus qu'en première instance.
Sur les bancs, les quatre petit-enfants de Joseph Aguzzi sont accablés. Une des petites-filles tombe dans les bras de sa mère, l'autre dans les bras de son compagnon.
Les parties civiles, comme tout au long du procès, ne réagissent pas, ne font aucun commentaire.
Jour 1 : La personnalité de l’accusé
Un expert psychologue est invité a dressé le profil de Joseph Aguzzi. Il le décrit comme « un homme normal », « lucide », « intelligent », « doué d’une bonne capacité de raisonnement ». « Ce qui le caractérise le plus c’est l’altruisme », détaille-t-il.
L’accusé, lui, soutient « ne pas être obsédé par l’idée d’une vengeance ». Depuis le début de la procédure, l’accusation soutient que Joseph Aguzzi a tué Laurent Bracconi pour venger la mort de son fils, Marc, assassiné à la sortie d’une boite de nuit en 1999. Entendu dans ce dossier, Laurent Bracconi a bénéficié d’un non-lieu en 2003. Un mobile que l’accusé réfute.
Jour 3 : Le mobile au cœur des débats
Joseph Aguzzi est interrogé par la cour et l’ensemble des parties. Il est particulièrement question du mobile. L’accusé dénonce « une manœuvre de la police ». Il indique que les enquêteurs lui ont toujours dit que Laurent Bracconi était l’assassin de son fils. « Mais qu’ils ne disposaient pas de preuves pour l’amener aux Assises ».
Les avocats de la partie civile, eux, soutiennent leur position. L’assassinat de Laurent Bracconi est une « vengeance », « une vendetta ». Me Francesca Seatelli rappelle que le père biologique de la victime en était persuadé. « Il dit : j’ai croisé José plusieurs fois et il m’a toujours dit : c’est Laurent. »
Jour 4 : Les parties civiles racontent Laurent Bracconi
La mère, le père adoptif, le frère et la veuve de Laurent Bracconi racontent leur proche à la barre. Selon eux, l’homme c’était « rangé », « avait payé sa dette ». Pour rappel, la victime avait été condamnée à huit ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de commettre un assassinat en 2003.
Cette journée est également marquée par les plaidoiries de la partie civile. « Ca s’appelle une exécution, il n’a laissé aucune chance à Laurent Bracconi », estime Me Francesca Seatelli. Me Paul Sollacaro décrit lui un histoire qui rassemble « tous les ingrédients d’une tragédie corse ».
Jour 5 : Réquisition, plaidoiries de la défense et verdict
Après quatre heures de délibéré, Joseph Aguzzi est condamné à 14 ans de réclusion criminelle, deux ans de plus qu'en première instance. Plus tôt, l’avocate générale avait requis 15 ans de prison à son encontre.
Durant leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont imploré les juré de « sauver l’accusé d’une erreur judiciaire ». Ils avaient unanimement réclamé son acquittement.