Alors que le centre d'enfouissement des déchets de Vico est bloqué depuis le 15 juin, les ordures s'amoncellent dans les rues d'Ajaccio et de Bastia.
Après les rues d’Ajaccio, ce sont celles de Bastia qui sont à présent jonchées d’ordures. Alors que le centre d’enfouissement de déchets de Vico est bloqué par le collectif Pà u pumonte pulitu depuis le 15 juin, en signe de protestation contre le projet d’une deuxième casier d’enfouissement, les deux autres centres de Corse, Viggianello et Prunelli, peinent à absorber les flux excédentaires.
Le ramassage des déchets se fait donc au compte-goutte. « Nous avons diminué de 30% les tonnages collectés en juin et de 40% en juillet », explique le François Tatti, le président du Syvadec, le syndicat en charge du traitement des déchets.
A Viggianello, le centre continue de fonctionner péniblement. Depuis un an, en plus des camions de Corse-du-Sud, il accueille des camions en provenance de Haute-Corse. Le centre d’enfouissement technique est passé de 250 tonnes à 300 tonnes de déchets traités par jour et ne peut guère en prendre en charge davantage.
"Nous compensons la fermeture de Tallone donc aujourd'hui, on est dans l'impossibilité et technique et environnementale de prendre plus de déchets", assure Anne Labertandie, vice-présidente de la communauté de communes du Sartenais-Valinco.
La Communauté d'agglomération du pays ajaccien (CAPA) accuse François Tatti de vouloir chercher des marchés d’exportation sur le continent. En réponse, le Syvadec a tenu à rappeler dans un communiqué que "la CAPA est membre à part entière du Syvadec depuis 3 ans" et que "les difficultés actuelles sont dues au blocage illégal du site de Vico".
"Le blocage se poursuit en dépit d'une décision de justice qui n'est pas appliquée par les autorités et de négociations au cours desquelles le Syvadec comme l'Etat et la CTC sont allés très loin dans les propositions faites au collectif Pà u pumonte pulitu", poursuit le communiqué.
Lors de sa visite en Corse mi-juin, la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, avait écarté la possibilité d’un transport de déchets vers le continent et avait demandé aux centres d’enfouissement de déchets corses d’augmenter leurs capacités de stockage.