"Nous recevons un soutien massif de la part de l'Etat", à onze jours de la venue du pape en Corse, le préfet de Corse fait le point sur le dispositif

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Le pape François sera en visite à Ajaccio le 15 décembre prochain. À moins de deux semaines, désormais, de sa venue, le préfet de Corse, Jérôme Filippini, fait le point sur le défi organisationnel que ce déplacement représente, le dispositif sécuritaire, et la présence annoncée du chef de l'Etat, Emmanuel Macron.

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La mobilisation lycéenne contre l'interdiction d'utiliser la langue corse à l'Assemblée régionale s'est apaisée. C'était un point primordial, selon vous, à quelques jours maintenant de la visite du pape François ?

Jérôme Filippini : Je me réjouis que l'apaisement soit venu. Nos appels au calme ont été entendus. Je pense que la violence n'est jamais une solution et que le dialogue l'est toujours. Sur des questions comme celle-là, qui sont importantes, il faut beaucoup d'apaisement et de sérénité, et je me réjouis que cette perspective ait été trouvée.

La venue du pape en Corse représente un important défi, et cela un mois seulement après votre prise de fonction dans l'île. C'est un événement historique et inédit, notamment du fait d'un délai organisationnel très court, trois semaines. Où en sont les préparatifs ?

Jérôme Filippini : Nous allons tout faire pour être prêts. Je l'ai dit quelques fois : on aurait pu penser que nous n'y arriverons pas. Mais nous allons réussir ensemble, avec le diocèse, la ville d'Ajaccio, la communauté d'agglomération du pays ajaccien, la Collectivité de Corse, une très forte mobilisation de l'Etat... C'est d'ailleurs une solidarité exceptionnelle, et extrêmement positive, je crois, dans l'histoire de la Corse, que tous ces acteurs travaillent ensemble pour la réussite de cet événement hors-norme.

Je ne vais pas vous cacher qu'il reste encore beaucoup de choses à caler, mais nous avançons. Nous sommes à onze jours, et demain, après-demain, et les jours encore derrière nous allons régler plein de problèmes.

Le dimanche 15 décembre, Ajaccio sera complètement fermée dès 6h30 du matin. Aucun véhicule ne pourra circuler dans la cité impériale. Les périmètres ont-ils déjà été définis ? 

Jérôme Filippini : Oui, ils le sont. Nous avons travaillé à des cartes précises qui seront très prochainement disponibles. C'est un engagement que nous avons pris, de donner de l'information au public pour qu'il comprenne là où il peut et ne peut pas aller. Schématiquement, si vous êtes piéton dans la ville d'Ajaccio, vous allez pouvoir aller partout et déambuler, mis à part quelques espaces précis qui seront fermés à certains moments.

En voiture, en transport, ce sera beaucoup plus compliqué. Nous avons recensé un certain nombre de zones de stationnement. Pour les personnes qui viendront en transport en commun, car, ferry ou chemin de fer de Corse par exemple, la vie sera plus facile.

2000 policiers et gendarmes seront déployés en renfort. Finalement, l'aspect sécuritaire n'est peut-être pas celui qui vous préoccupe le plus...

Jérôme Filippini : Il me préoccupe beaucoup, parce qu’il s'agit d'une visite d'un chef d'Etat, emblématique, le pape, et que le Vatican lui-même nous demande d'organiser la sécurité du Saint-Père. Donc c'est ma première obligation. Et puis il y a beaucoup d'autres autorités qui viennent, ministérielles, et le président de la République en fin de journée bien sûr.

Ma première préoccupation, c'est la protection des populations. C'est de faire en sorte que cet événement soit positif à tout point de vue, et notamment qu'il n'y ait pas de problèmes de mouvement de foule, qu'il n'y ait pas pour les personnes fragiles des problèmes de santé. On organise un dispositif de sécurité et de secours important, avec des médecins qui seront présents, des personnes de la sécurité civile qui pourront les prendre en charge... Vous voyez, c'est cet ensemble de préoccupations qui sont les nôtres aujourd'hui.

Cet aspect sécuritaire a un coût. Voyage officiel oblige, l'Etat va-t-il le financer ?

Jérôme Filippini : Oui. J'ai sollicité de la part du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, l'accord pour que cet événement soit traité comme un grand événement de portée nationale, ce qui nous permet de recevoir de la part de l'Etat un soutien massif. Parce qu'avec les moyens de l'Etat en Corse, sous mon autorité, et même avec l'aide de mon collègue de Haute-Corse, nous n'aurions pas pu faire face à cette situation. Ce sont des équipes qui vont venir de la zone Sud, c’est-à-dire de Marseille, mais aussi du national pour nous apporter renfort.

Je citais récemment l'exemple des barrières : nous n'avons pas ici 7 ou 8 kilomètres de barrières. L'État va apporter 4,5 kilomètres de barrières, les transporter, les installer dans la ville. Et il s'agit de la contribution de l'Etat à cet événement.

A-t-on des précisions sur l'agenda d'Emmanuel Macron ? On sait l'instabilité politique actuelle, la motion de censure qui a été lancée... Qui sera présent pour accueillir le souverain pontife ?

Jérôme Filippini : Il y aura une autorité ministérielle qui accueillera le Saint-Père à son arrivée. Ce sera le ministre de l'Intérieur, chargé des cultes. Et le président de la République sera effectivement là pour échanger avec le Saint-Père en fin de journée.

Emmanuel Macron assistera-t-il à la grande messe pontificale ?

Jérôme Filippini : Non. Il est prévu qu'ils se rencontrent à 17h30.

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